L’homme et le végétal

La question est de savoir si c’est un phénomène isolé que de représenter Saint-Jérôme avec deux plantes ? Et bien non, car au hasard de mes lectures d’ouvrages sur l’histoire de l’art, j’ai découvert qu’une fresque du palais pontifical au Vatican, représentait un Saint-Jérôme exactement de la même façon, encadré par ces deux plantes. Néanmoins, la fresque et le tableau étant estimés datant à peu près de la même année, il est difficile de savoir quel artiste s’est inspiré de l’autre.

Domenico et Davide Ghirlandaio

Domenico et Davide Ghirlandaio. Saint-Jérôme. Vers 1475.
Palais pontifical. Bibliotheca latina.

Le tableau de Messina présentant Jérôme dans son intérieur, dans son intimité érudite m’a fait penser immédiatement à un autre tableau « hagiographique » dans son traitement, Le songe de Sainte-Ursule. Ce tableau de Carpaccio nous montre Ursule endormie. Elle rêve. Un ange lui apparaît une palme à la main. C’est une annonciation inversée, celle de sa mort. Il lui dit son martyre à venir. Après l’annonce tragique de l’ange, Ursule à son réveil, quitte Cologne et poursuit son pèlerinage vers l’Italie et la capitale de la chrétienté. Persécutée par les Huns, elle recevra une flèche dans la poitrine.

Dans le tableau, on peut voir deux plantes en pot sur le rebord de la fenêtre à trumeau. On a ici un traitement très semblable au cabinet de Saint-Jérôme.

Vittore Carpaccio. Le songe de Sainte-Ursule

 

L’homme et le paysage « extérieur ».

L’un des exemples les plus frappant de l’homme en compagnie d’une plante dans un paysage est l’oeuvre de Jérôme Bosch s’intitulant Saint Jean-Baptiste dans le désert. Jean le Baptiste est ici représenté aux côtés d’un agneau. L’animal symbolise le sacrifice du saint, en tant que victime innocente de la méchanceté humaine. Il est également possible que le saint pointe son doigt en direction de Jésus-Christ, représenté sous la forme de l’agneau pascal. Ce qui saute le plus aux yeux dans cette toile, c’est cette plante aux formes bigarrées qui se trouvent aux côtés du Saint. Plusieurs critiques ont débattu afin de savoir ce que pouvait représenter cette plante, et quelle pouvait être sa fonction. Ce sera une sorte de pavot représentant la luxure selon Frédéric Elsig dans son analyse :

« Dans un paysage verdoyant, Saint Jean-Baptiste, accompagné par son agneau, médite en se détournant d’une plante aussi étrange que luxuriante qui, picorée par un oiseau, emblématise probablement les plaisirs charnels » (Frédéric Elsig. Jhéronimus Bosch. La question de la chronologie. Genèce. Droz. 2004. Page 65)

Christian Feller, quant à lui, s’attache à la particularité de la représentation chez Bosch et notamment à cette peinture où une racine de la plante transperce littéralement la terre et montre la robustesse de cette plante « fantastique ». Feller se rattache à l’avis d’auteurs qui identifient cette plante à la mandragore :

« Très souvent la peinture de la Renaissance, le fossé, ou la coupe de sol, est le prétexte à représenter des racines. On en connaît divers exemples : chez le Jean-Baptiste de Jérôme Bosch,  accoudé sur le rebord d’un talus, où à côté de l’agneau, une étrange et grosse racine émerge du sol, ou encore chez Giorgone dans sa Tempête. […] Cette représentation des racines n’est pas due au hasard mais est fortement chargée symboliquement. Il s’agit de racines de mandragore, comme c’est attesté par les spécialistes de Bosch, Marjinissen et Ruyfellaere dans l’analyse du Saint Jean- Baptiste de Bosch» (Ch. Feller, « La représentation du sol dans l’art occidental ». Étude et gestion des sols. Volume 14, 1, 2007, pp 65-79.)

Jérôme Bosch. Saint Jean-Baptiste

Personnellement je ne pense pas qu’il faille à tout prix identifier cette plante (qui d’ailleurs ressemble plus à une sorte de chardon géant qu’à une mandragore). Elle doit être plutôt vue comme un végétal imaginaire, le peintre aimant représenter une nature et des êtres étranges, comme il le fera plus tard avec son Jardin des Délices. Cette peinture, où Jean-Baptiste évoque l’akedia (la mélancolie des moines) est censée faire partie à l’origine d’un triptyque. Dans leur biographie de 2003, « Jérôme Bosch », Roger van Schoute et Monique Verboomen, font une révélation importante sur cette plante. Une radiographie de la plante a révélé en fait la présence d’un donateur agenouillé, tourné vers la droite. Une tâche sombre sur la sphère supérieure permet de deviner où la silhouette a été peinte. Le donateur aurait été camouflé par Bosch lui-même. Les auteurs du livre se posent donc la question de savoir si la plante a été peinte dans le but de cacher l’homme, ou bien s’il l’aurait peinte de toute façon :

« Bosch avait-il prévu de peindre une plante de cette sorte avant de cacher son donateur ? On peut se le demander. Il semble en tout cas qu’il lui eut été impossible de trouver endroit plus spectaculaire pour peindre ce végétal épineux dont les fruits vénéneux attirent les oiseaux ? La sphère blanc rosé qui se lézarde est proche de celle qui flotte sur la mare devant Saint-Jérôme (Gand) et qui s’enfle au point d’abriter un couple dans le jardin des Délices ».

Je noterai simplement que cette plante indéfinissable, se caractérise par sa verticalité, elle s’élève vers le ciel de façon irréelle, dont la tige haute semble défier la gravité. C’est une plante qui ne semble guère souple, les feuilles donnant l’air d’être robustes. Hormis les feuilles on distingue que le végétal produit des « fruits » (cinq petites boules noires sur la petite tige à hauteur de la tête du Saint). Il y a également une duplication de la grosse sphère picorée. Puisque le haut de la plante possède une autre sphère trouée, plus petite avec un oiseau sur elle. On notera que sur les quatre oiseaux présents aux alentours (ou sur) la plante, l’un deux est mort, succombant aux graines. On pourrait penser que c’est le désert et son aridité qui peuvent justifier la présence d’une plante si exotique, « compagne » de la solitude du Saint. Pourtant rien ne laisse à penser dans l’organisation du paysage qu’il s’agisse d’un désert, si l’on voit la verdure, et les arbres tout à fait normaux environnant. Le Saint ne paraît nullement incommodé par sa présence, ne lui accordant même pas un regard, au vue de sa singularité.

Bosch Saint Jérôme (détail)

On retrouve les même feuilles de la plante de Saint Jean-
Baptiste dans cette autre toile de Bosch intitulée Saint Jérôme
en prière (détail).

 

Restons avec Jérôme Bosch et parlons d’une autre de ses toiles qui mérite commentaire : Le Christ à la couronne d’épines.

Jérôme Bosch. Le christ moqué

Jérôme Bosch. Le christ moqué. 1490
1500. National Gallery.

Ce tableau de Bosch sur le Christ humilié présente deux guerriers en hauts et deux pharisiens en bas. L’homme en haut à droite pose la couronne sur la tête du Christ pendant que l’homme à gauche lui pose la main sur l’épaule. Ce geste est très important car, chargé de sens. Dans les miniatures médiévales, un homme posant la main sur l’épaule d’une femme ou d’un autre homme symbolisait le viol ou une violence abominable. Ce personnage dont la sauvagerie est montrée par son collier à clous, renforce avec son geste la violence de son caractère, et en même temps donne le ton de la toile. Arrêtons-nous à ce qu’il porte sur le chapeau : une petite branche de chêne. Si on hésite toujours sur sa signification aujourd’hui, certains ont cru y voir une allusion à Jules II dont l’attribut était un gland de chêne comme en témoigne le portrait de Raphael où le pape est assis sur un trône présentant des glands sculptés.

 Christ moqué détail

Christ moqué de Jérôme Bosch et Jules II de Raphaël (détails)

Cette feuille de chêne présente sur le chapeau du bourreau me permet d’introduire une autre peinture, où le végétal est le thème central du paysage extérieur. Cette fois-ci ce n’est pas un tableau « hagiographique » mais une peinture mythologique puisqu’elle représente la légende de Milon de Crotone. Cet athlète grec né à Crotone au VIe siècle avant J. C. Selon la légende, pour éprouver sa force, Milon voulut fendre un chêne avec ses mains, mais les deux parties du tronc emprisonnèrent une main et les loups le dévorèrent. Cette scène a souvent été représentée dans les arts (par Suvée ou bien en sculpture avec le groupe en marbre de Puget en 1683).

Stéphanie Vignes. Milon de Crotone

Stéphanie Vignes. Milon de Crotone.

Ce tableau est représentatif de ce que l’on peut appeler la « musculature en action », dans ce portrait Milon est de dos, ainsi le but de l’artiste est de représenter la posture de l’effort de Milon, les contractions musculaires liées à son défi. Ce n’est pas le visage de l’athlète qui l’intéresse mais la représentation de la force. On a donc une symbiose entre la puissance de l’homme et la dureté du chêne. Confusion que l’on retrouve dans la langue latine : en effet ro-bu(r- robo(ris en latin désigne à la fois le rouvre (sorte de chêne très dur) et la force de résistance, la force et la vigueur (au sens moral). Cette peinture de Vignes illustre parfaitement selon moi cette double acception de ce terme latin. Elle s’inspire aussi, je pense, des académies (dessins ou peinture exécuté d’après un modèle nu). Quand je regarde cette peinture, je pense notamment à l’académie d’homme dite de Patrocle de David.

Quelques autres portraits.

La représentation de l’homme avec le végétal est parfois due à la tradition. Si l’on va au musée d’art de Cardiff (Pays de Galles) on peut observer deux toiles d’hommes tenant un poireau.

Philip Proger (1585- 1644)

École anglaise ou Italienne. Philip Proger (1585-1644). 17e siècle. 104.5 x 83.7 cm. Cardiff National Museum

Ce portrait est le premier portrait connu d’un Gallois tenant un poireau. À la cour des Tudor et Stuart, le souverain et les courtisans portaient des poireaux pour la Saint-David. James I disait que « le port de poireaux par les Gallois était une marque bonne et louable ». Philip Proger de Gwerndu, servit à la Cour de James Ier, il fut son écuyer et plus tard valet de chambre privé. Ses longs cheveux coulants et sa barbe en pointe sont typiques de la mode de la cour à l’époque.

Le 1er mars est la fête de saint David, évangélisateur du pays de Galles. Le jour n’est pourtant pas férié. En l’honneur du saint patron du pays de Galles, il est de tradition de porter un poireau le 1er mars. L’origine du poireau comme symbole remonte à une bataille qui se déroula dans un champ de poireaux, où saint David conseilla aux combattants gallois de s’en munir pour se distinguer de leurs assaillants. Ce fut une grande victoire galloise.

Un autre portrait dans le même musée, présente un homme qui cette fois-ci ne tient pas le poireau dans sa main, mais l’a accroché sur son chapeau. À l’opposé de Progers à la stature altière, cet homme semble plutôt en célébration de la Saint-David avec son verre levé.

Verre levé

Nous avons vu que la fleur pouvait être le symbole du poète. C’est aussi la branche de laurier qui peut remplir cette fonction. Rappelons nous les différents portraits d’Apollon, de Pétrarque ou Ronsard avec une couronne de laurier !

Camillo Boccaccino

Camillo Boccaccino ? Ritratto di ignoto con una pianta d’alloro. 1527-1530.
The Wichita Center for the Arts

 

Dans ce portrait Renaissance, la branche de laurier symbolise la gloire immortelle. L’inspiration éternelle du poète. Représenté sur un fond uni, de tonalité verte comme le rameau, cet homme (que l’on a pas identifié) est une véritable allégorie du poète. Ce tableau est original dans la mesure où le laurier n’est pas mis en couronne sur la tête.

Il faut rappeler d’ailleurs, que le laurier en couronne dans les portraits, n’est pas toujours le symbole de la poésie mais aussi celui de la vaillance guerrière comme en témoigne le portrait funéraire de Napoléon par Horace Vernet.

Horace Vernet. Napoléon sur son lit de mort. 1826

Horace Vernet. Napoléon sur son lit de mort. 1826.

Cela va même plus loin car parfois la couronne de laurier devient une véritable synecdoque du poète. On représente la couronne seulement pour évoquer la poésie ou un poète particulier comme l’allégorie sur la mort de Goethe par Carl Gustav Carus où l’artiste a fait le choix de peindre une couronne de laurier pour symboliser le poète, plutôt que de le représenter.

CARUS Allégorie sur la mort de Goethe

CARUS : « Allégorie sur la mort de Goethe ». 1832. Huile
sur toile. H : 40 cm ; L : 56 cm.

Continuons dans notre cheminement, à la représentation de l’homme avec une plante toujours verte. Prenons l’exemple du portrait de Cosimo de Medici par Pontormo. Habillé d’une toge rouge, l’identité du modèle est rappelée par l’inscription sur le siège « Cosimus Medices P(rinceps) P(ater) P(atriae) » : Côme de Médicis Prince et Père de la Patrie. De profil, on peut voir à côté de Cosimo, un arbre dont le phylactère enroulé dans le feuillage rappelle d’anciennes peintures religieuses médiévales.

Jacopo

Il faut rappeler que c’est un portrait posthume, anachronique puisque Cosme de Médicis était déjà mort depuis environ 60 ans, au moment de la réalisation du portrait. Le portrait a été commandé par Léon X, pour commémorer sa famille. Il est représenté de profil, comme il était souvent d’usage de portraiturer à la Renaissance (cela faisait écho aux pièces de monnaie frappées dans l’ancienne Rome). La couleur rouge est ici très importante puisqu’elle ne donne plus l’image de Cosme comme un chef politique mais lui donne une allure de poète, comme dans certains portraits de Pétrarque avec une toge rouge. Le phylactère dans l’arbuste porte l’inscription VNO AVVULSO NON DEFICIT ALTER (L’un étant disparu, un autre le remplace).

Jacopo e Pontormo. Cosimo il vecchio détail

Jacopo e Pontormo. Cosimo il vecchio. Vers 1520.
Huile sur bois, 85 x 65cm. Florence, Uffizi. Détail

C’est en fait un vers de l’Énéide du poète Virgile. Dans le livre VI de l’Énéide, il est fait mention d’un arbre dans le Tartare, consacré à Junon infernale, dont l’un des rameaux est en or. Lorsque le rameau est arraché, un autre surgit immédiatement et se couvre d’or. Guidé par deux colombes, Énée cueillera le rameau qu’il offrira à la Sybille. On retrouve donc ce vers du poète qui est repris dans le phylactère : Primo auulso non deficit alter aureus, et simili frondescit uirga metallo (« Lorsqu’un premier rameau a été arraché, un autre, d’or lui aussi,ne manque pas de surgir, et la tige se couvre de feuilles du même métal. »). On voit bien d’ailleurs dans la peinture du Pontormo que l’une des branches est cassée. Cosme l’ancien a donc fait de ce vers sa devise, devise qui sera remise à l’honneur par Léon X. Le topos du « Non avulso » sera repris dans les emblèmes notamment ou les pièces de monnaie pour symboliser la régénérescence, le renouvellement.

pièces de monnaie

Cet arbuste à côté de Cosimo, dont l’une des branches est cassée est le « Broncone » (la branche desséchée et qui reverdit). Les Médicis se servait du Broncone, de ce rameau qui renaît, pour symboliser le renouveau politique qu’ils prétendaient incarner. Pierre de Médicis par exemple avait pour devise un broncone avec la mention « Per le sue reverdira » (il reverdira de lui-même). L’emploi littéraire le plus ambitieux de cette métaphore se trouve dans un poème de l’Arioste daté de 1519 dans lequel il donne la parole à la ville de Florence qui pleure sur le laurier malade. Le broncone de laurier a été réutilisé par son fils, Laurent le Magnifique (Lorenzo il Magnifico), qui lors du carnaval de 1512, était le chef de la compagnie du Broncone (il broncone) alors que Julien de Médicis dirigeait la compagnie du Diamant. Il y a d’ailleurs une proximité linguistique entre Laurent et laurier en italien (Lorenzo/Lauro) indéniable, dont Laurent s’est resservi pour en faire son emblème. L’analogie entre une plante et un nom a plusieurs fois été représentée en peinture (Léonard de Vinci avec le portrait de Ginevra devant un genévrier). Laure, la bien-aimée de Pétrarque a d’ailleurs été représentée sur un fond de laurier par Giorgone, en raison de cette même proximité linguistique : Laure/laurier.

laure laurier

Il est à noter que certains ont vu dans le portrait de Cosimo que cet arbre était un laurier, or il s’agirait plutôt d’un broncone d’oranger. Car l’oranger était l’arbre de Cosme de Médicis (medicea arbor) présent dans ses devises. Le portrait de Cosimo fait beaucoup penser à un autre portrait d’un personnage florentin bien connu, le prédicateur Savonarole. Tout comme dans le portrait de Cosimo, on peut voir un végétal enlacé d’un phylactère.

Portrait de Savonarole attribué à Moretto

Portrait de Savonarole attribué à Moretto
da Brescia.

Ce que tient le dominicain, c’est en fait une branche de palmier, appelée basileros par les grecs. Elle représente la justice invincible. Sur le phylactère on peut lire l’inscription latine « Justus ut palma florebit ». C’est une citation religieuse voulant dire « Le juste prospérera comme le palmier ». Elle est issue du psaume XCI du Liber psalmorum. En effet la branche du palmier ne connaît pas le mouvement descendant, mais seulement l’ascension vers les sphères supérieures, à l’image du Juste, d’où l’assimilation de ce végétal avec la parole biblique. Cette palme tenue par Savonarole, induit donc automatiquement que le religieux florentin est un Juste.

Conclusion.

Ce qu’il faut retenir c’est que l’homme et son interaction avec le végétal peut se manifester de plusieurs manières. La fleur ou la plante peut être tenue en main ou bien présente à proximité dans un pot. L’élément végétal qui parfois n’est qu’un élément du décor intérieur ou du paysage extérieur, peut aussi avoir une signification plus profonde. Il peut être un marqueur, un code iconographique dont nous, spectateur du XXIe siècle avons perdu la signification.

Je terminerai ce long article par cet autoportrait de Gauguin, le peintre « aux tournesols » intitulé « Les misérables », où la fleur n’est pas présente dans sa matérialité, mais sur la tapisserie.

Gauguin Autoportrait (Les Misérables), 1888

Gauguin Autoportrait (Les Misérables), 1888.

Preuve en est que l’élément végétal dans les représentations masculines, peut être abordé plastiquement, par des techniques très diverses.

Tony Goupil

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés