Marquet, peintre du temps suspendu, au Mam à Paris

Marquet logoAlbert Marquet, Peintre du temps suspendu

25 mars – 21 août 2016 au Mam

C’est du grand Marquet. Peintre du temps suspendu peut-être, mais peintre des ambiances, sûrement.

Marquet, petit bonhomme et grand peintre, modeste et besogneux.

 

On le voit ici, sur son balcon du 5ème étage de la rue Dauphine à Paris, en train de dessiner sur un petit calepin la vue qu’il avait sur le Pont-Neuf et d’où sont nés une kyrielle de grands chefs d’œuvres.

 

Marc Vaux, Albert Marquet sur son balcon du 1 rue Dauphine en 1945. © Centre Pompidou - MnamCci - Bibliothèque Kandinsky - Marc Vaux

Marc Vaux, Albert Marquet sur son balcon du 1 rue Dauphine en 1945.
© Centre Pompidou – MnamCci – Bibliothèque Kandinsky – Marc Vaux

 

 

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il est grand temps de faire connaissance, d’autant plus qu’il y a là des œuvres de tous les coins du monde (une centaine) et de collections particulières qu’il serait difficile de voir en dehors de cette occasion.

Pour les autres aussi, et pour la même raison !

Au détour d’une salle on découvrira le superbe « Pont-Neuf la nuit », une œuvre vraiment magnifique, avec une utilisation magistrale du noir, du jaune et du rouge de cadmium.

 

Albert Marquet (1875-1947) Le Pont Neuf la Nuit - 1935 Huile sur toile, 81x100cm Centre Pompidou, Paris, France

Albert Marquet (1875-1947) Le Pont Neuf la Nuit – 1935
Huile sur toile, 81x100cm Centre Pompidou, Paris

 

La mer

Marquet semble avoir une fascination pour la mer. On verra d’ailleurs ici de nombreuses toiles « maritimes » dont  le fameux Pyla.

A cette occasion, on remarquera (comme dans plusieurs autres tableaux), que Marquet se moquait de faire l’horizon droit. Il le faisait à main levée et tant pis si ça n’était pas absolument rectiligne, ce qui est d’ailleurs très difficile à réaliser. Mais ça n’était pas son problème, il voulait simplement  rendre l’atmosphère particulière d’une journée d’été dans la région d’Arcachon et il y réussissait parfaitement.

Albert Marquet (1875-1947), Le Pyla 1935, huile sur toile, 50 x 61 cm Musée des Beaux-Arts, Bordeaux © ADAGP, Paris 2016 / Musée des Beaux-Arts, Mairie de Bordeaux / Cliché L.Gauthier

Albert Marquet (1875-1947), Le Pyla 1935, huile sur toile, 50 x 61 cm
Musée des Beaux-Arts, Bordeaux © ADAGP, Paris 2016 / Musée des Beaux-Arts, Mairie de Bordeaux / Cliché L.Gauthier

 

Les dessins

On verra ici quelques très beaux dessins, très purs, tel « le voilier » ou « les mouches », et d’autres érotiques, plutôt inattendus chez Marquet !

 

Les intérieurs

Il peint souvent des paysages à travers des fenêtres, mais il fait mieux encore en peignant les fenêtres elle mêmes, les volets à moitié fermés, laissant à peine passer la lumière écrasante de l’été !

Albert Marquet (1875-1947), Persienne verte 1944-1946 Huile sur toile 27 x 22 cm Collection particulière Photo Jean-Louis Losi © Adagp, Paris 2016.

Albert Marquet (1875-1947), Persienne verte 1944-1946 Huile sur toile 27 x 22 cm Collection particulière
Photo Jean-Louis Losi © Adagp, Paris 2016.

 

Marquet, un immense artiste, à aller voir absolument au Musée d’Art Moderne (1) jusqu’au 21 août 2016.

 

 

Biographie

1875
Pierre Léopold Albert Marquet naît le 27 mars à Bordeaux de parents modestes ; son père est employé des chemins de fer.
1890
À quinze ans, il s’installe à Paris avec sa mère pour suivre des cours de dessin. Il est admis à l’École nationale des arts décoratifs, où il fait la connaissance d’Henri Manguin.
1894
Il entre à l’atelier de Gustave Moreau, où il retrouve Manguin et rencontre Matisse, Flandrin, Rouault et Camoin.
1898
Il est élève aux Beaux-Arts. À la mort de Moreau en 1898, Matisse et Marquet fréquentent les académies Julian et Camillo, font la connaissance de Derain et Puy. Ils peignent le matin au jardin du Luxembourg et l’après-midi à Arcueil.
1899
Manguin s’installe rue Boursault, dans le 17e arrondissement, où il dispose d’un atelier et invite ses amis « fauves » à venir peindre. Premières participations au Salon de la Société nationale des beaux-arts à Paris et au Salon de Grenoble.
1899
En mai il expose pour la première fois au Salon de la Société nationale des Beaux-arts. Et en juillet – août au salon de Grenoble. Peint à Arcueil et au jardin du Luxembourg avec Matisse. Manguin s’installe rue Boursault et invite ses amis à venir peindre dans son atelier. L’atelier va devenir un lieu de rencontres important pour la gestation du fauvisme.
1900
Démunis, Marquet et Matisse exécutent au kilomètre les frises qui ornent le Grand Palais à l’occasion de l’Exposition universelle.
1901
Première participation au Salon des indépendants à Paris. Exposition de groupe chez l’éditeur Hessèle.
1902
Première exposition de groupe à la galerie Berthe Weill. Marquet loue une chambre au 25, quai de la Tournelle
1903
Il passe l’été en Normandie en compagnie de Manguin et de la famille de celui-ci. Il expose au premier Salon d’automne auquel il participera régulièrement.
1904
L’écrivain Charles-Louis Philippe lui commande les illustrations de son roman Bubu de Montparnasse. Marquet passe l’été à Paris pour achever cette commande ; les illustrations seront finalement refusées par l’éditeur. Marquet expose à la nouvelle galerie d’Eugène Druet. Premier achat de l’État : Les Arbres à Billancourt.
1905
Il s’installe au 25, quai des Grands-Augustins et peint une série de vues du quai des Grands-Augustins, de Notre-Dame et du pont Saint-Michel. Le contrat d’exclusivité qu’il signe avec la galerie Druet lui assure un revenu stable. Marquet visite Manguin près de Saint-Tropez ; il s’installe à l’hôtel Sube, où le rejoint Camoin, et rend visite à Signac. Il expose au Salon d’automne dans la salle VII dite « fauve », en compagnie de Matisse, Manguin, Derain, Vlaminck et Camoin.
1906
Il loue une chambre, quai du Louvre. Mort de son père. Durant l’été, il part avec Dufy au Havre, à Fécamp, à Dieppe, à Trouville et à Honfleur. Nouveau contrat avec Eugène Druet et la galerie Bernheim- Jeune. Marquet expose au Salon de La Libre Esthétique de Bruxelles, ainsi qu’au Cercle de l’art moderne au Havre jusqu’en 1909.
1907
Première exposition monographique à la galerie Eugène Druet. Séjour à Londres en compagnie de Camoin et Friesz. Sa mère, malade, décède au Teich. Daniel-Henry Kahnweiler lui achète quelques oeuvres. En juin, Marquet voyage en Italie : à Naples, à Fiesole, où il rend visite à Gertrude et Leo Stein puis à Signac. Séjour à Poissy, où Matisse le rejoint ; ils partent ensemble à Dakar.
1908
Il s’installe dans l’atelier libéré par Matisse au 19, quai Saint-Michel. À partir de l’hiver 1908 – 1909, il peint une série de nus dans son atelier ; Yvonne, son modèle favori, devient sa compagne jusqu’en 1922. Expositions à Paris, Berlin, Moscou, Liège.
1909
Marquet visite Hambourg, Berlin, Dresde et Munich. En juin, il est à Naples puis en Sicile. En septembre, il séjourne à Marseille, Tanger et Séville. Expositions à Paris, Moscou, Odessa, Kiev, Saint-Pétersbourg, Riga.
1910
Il peint la grande crue de la Seine. Le collectionneur russe Sergueï Chtchoukine achète plusieurs de ses oeuvres à la galerie Druet. Marquet rencontre George Besson qui devient un de ses collectionneurs et critiques. Exposition monographique à la galerie Eugène Druet. Expositions à Prague, Bruxelles, Londres.
1911
En mai, séjours à Conflans-Sainte-Honorine, au Havre et à Honfleur. En août, il se rend à Tanger avec Eugène Montfort. Lors de ce voyage, il écrit à Matisse : « Je ne serai jamais orientaliste. » Expositions à Berlin, Paris, Munich.
1912
Séjour à Rouen, où le rejoint Matisse ; les deux artistes vont à Collioure en passant par Marseille et rendent visite à Montfort. Marquet et Montfort partent pour Tanger. Expositions à Paris, Saint- Pétersbourg, Lausanne, Berlin, Cologne, Londres.
1913
Séjours à Cassis et Toulon. En juillet, Marquet est à La Varennes-Saint-Hilaire puis au Maroc. Le collectionneur russe Ivan Morozov achète plusieurs de ses oeuvres à la galerie Druet. Exposition monographique à la galerie Eugène Druet. Druet envoie des oeuvres de Marquet à l’Armory Show qui ouvre en février à New York, et se poursuivra à Chicago et Boston.
1914
En mai, séjour de Marquet aux Pays-Bas.1er août, lors de la mobilisation générale en France, il est réformé. Fin août, il part pour Collioure avec Matisse, lui aussi réformé. Fin octobre, les deux artistes séjournent à Céret avec Juan Gris et rencontrent le sculpteur Manolo. De retour à Paris, Marquet loue un atelier au 19, quai Saint-Michel.
1915
Matisse et Marquet soutiennent leurs amis partis au front (Camoin, Montfort, Puy), leur envoyant lettres et colis. Séjour au Teich, retour à La Varenne, puis départ pour Marseille avec Matisse.
1916
Mort d’Eugène Druet. Marquet renouvelle son contrat avec les galeries Druet et Bernheim-Jeune (de 1916 à 1931). Il participe aux ventes caritatives organisées au profit des victimes de la guerre. Rencontre avec le marchand d’art norvégien Walther Halvorsen. En été, il s’installe à Marseille et loue l’atelier de Montfort jusqu’à la fin de la guerre.
1917
En mars, séjour en Espagne, à Barcelone et aux Baléares. Lors d’une vente-exposition au profit de la Fraternité des artistes à la galerie Georges Petit, Claude Monet lui achète Le Port de Naples et l’invite avec Matisse à Giverny. Séjour à Samois-sur-Seine, puis retour à Marseille pour plusieurs mois.
1918
De Marseille, il rejoint Matisse à Nice ; les deux artistes rendent visite à Auguste Renoir à Cagnes-sur- Mer. Marquet quitte le quai Saint-Michel à cause des bombardements et rentre à Marseille. Il illustre le livre « Mon brigadier Triboulère » de son ami Eugène Montfort, à la demande de celui-ci. En novembre, il est à Paris pour fêter avec ses amis la fin de la guerre.
1919
Atteint de la grippe espagnole, il quitte Paris sur les conseils d’Élie Faure, médecin et historien d’art. Il s’installe à Nice et retrouve Matisse qui y réside à l’année. Tous deux rendent à nouveau visite à Renoir. Retour à Marseille pour déménager son atelier. Il passe l’été à Herblay.
1920
Élie Faure conseille à Marquet, souffrant encore des séquelles de la grippe, un nouveau séjour au soleil. L’artiste passe l’hiver à Alger, où il rencontre Marcelle Martinet, une jeune écrivaine née à Alger qui lui sert de guide. Elle deviendra sa femme trois ans plus tard. Sur l’invitation de Signac, il passe l’été à La Rochelle. Exposition monographique à la galerie Druet. Publication de la première monographie sur Albert Marquet par George Besson, aux éditions Georges Crès & Cie ; elle sera rééditée en 1929.
1921
Deuxième séjour à Alger ; il visite les oasis du Sud algérien avec Jean Launois et Marcelle Martinet. Il passe l’été aux Sables-d’Olonne et achète une automobile pour voyager.
1922
De retour à Alger, il visite le Sahara, toujours accompagné de Marcelle Martinet et Jean Launois, puis séjour en Tunisie. Publication de la deuxième monographie sur Albert Marquet par François Fosca, chez Gallimard. Expositions à Paris, Venise, Pittsburgh.
1923
En février, mariage d’Albert Marquet avec Marcelle Martinet à Alger. Le couple passe six mois à Sidibou- Saïd, puis visite Tunis, Carthage. En novembre, retour à Paris. Expositions à Paris, Venise.
1924
Marquet rend visite à ses amis Manguin et Matisse, passe l’hiver à Alger, à la villa « Miramar ». Au printemps, il rentre en France par le Maroc et l’Espagne. Expositions à Paris, Buffalo, Tokyo, Osaka, Pittsburgh.
1925
En janvier, il est à Alger, puis à Bougie. Il passe l’été en Norvège et en Suède sur l’invitation de Walther Halvorsen. Son contrat avec Druet et Bernheim- Jeune (deux tiers / un tiers) est reconduit pour deux ans. Exposition monographique à la galerie Bernheim-Jeune.
1926
D’Alger, il part à La Goulette, en Tunisie. Séjour à Hendaye et ses environs. Expositions à Alger, Paris, Venise, Genève, Amsterdam.
1928
Marquet est invité à l’inauguration de l’exposition « Art français, 1827 – 1927 » au Caire. Séjour à Assouan. Il passe l’été à Audierne, en Bretagne. Exposition monographique à la galerie Georges Giroux à Bruxelles.
1929
Marquet est à Poissy tout l’été. Expositions à Paris, Toledo, Oslo, Copenhague, Budapest, Prague.
1930
En février, il rejoint l’Algérie par l’Espagne et le Maroc. L’été, il est à Boulogne-sur-Mer, à la villa « Pige-Vents ».
1931
Il achète un appartement à Paris au 1, rue Dauphine, au 5e étage, avec vue sur le Pont-Neuf, l’île de la Cité et Notre-Dame.
1933
Longue croisière sur la Méditerranée, la mer Égée, la mer de Marmara et la mer Noire, jusqu’en Roumanie, puis sur le Danube, de Galatz à Sulina et à Vulkov. Durant l’été, il est aux Sables-d’Olonne. Expositions à Paris, Bucarest, Chicago, Pittsburgh.
1934
Voyage au Maroc, puis séjours au Havre et à Dieppe. En août, les Marquet embarquent à Londres pour l’URSS jusqu’à Leningrad. Visites de Moscou, Kharkov, Rostov, Tiflis et Batoum. Retour en bateau à Marseille. Exposition monographique à la galerie Druet.
1935
Séjours à Alger, Rabat et Marrakech. Marquet rend visite à Matisse à Nice, puis séjourne au Pyla. Exposition monographique à la galerie Arthur Tooth à Londres. Expositions à Amsterdam, Bruxelles.
1936
Séjour en Suisse, à Lausanne, Montreux, Ouchy, Crans-sur-Sierre et Davos. Il se rend à Venise où il est le principal représentant de la section française à la Biennale. Exposition monographique à la galerie Druet.
1937
Séjour à Montreux. Printemps à Alger et été à Méricourt. Exposition monographique au musée de l’Athénée à Genève. Marquet participe à l’exposition « Les Maîtres de l’art indépendant, 1895 – 1937 » au Petit Palais, à Paris. Expositions à Prague, Winterthur, Berlin, Pittsburgh, Stockholm.
1938
Voyage à Amsterdam et séjour à Stockholm sur l’invitation du marchand d’art suédois Gösta Olson.
Exposition à Stockholm, visite de Copenhague. Durant l’été, il séjourne à Méricourt, puis sur l’île de Porquerolles. Exposition rétrospective à la galerie Bernheim-Jeune. « First Honorable Mention » au Carnegie Institut à Pittsburgh pour « Pont-Neuf, la nuit ». Marquet rencontre le peintre François Desnoyer pendant l’exposition à la Maison de la Pensée française aux profits des réfugiés allemands chassés par les nazis.
1939
Il prête sa maison de La Frette-sur-Seine à Desnoyer pour l’été. Sur l’île de Porquerolles à la déclaration de guerre, il rentre à Paris pour mettre ses oeuvres à l’abri, puis part à La Frette. Exposition à la galerie Rodrigues-Henriques, à Paris.
1940
Exposition monographique à la galerie de la revue Beaux-Arts, à Paris. Contraint de quitter Paris après avoir signé la pétition de protestation des artistes et des intellectuels contre le nazisme, Marquet se rend à Céret puis Collioure. Il reprend contact avec Matisse. Départ avec sa femme pour Alger, où il restera pendant cinq ans.
1941
La maison de La Frette est réquisitionnée par les Allemands; les oeuvres de Marquet sont soustraites de l’atelier par Desnoyer, une partie est confiée à Maurice de Vlaminck. Son beau-frère, Albert Martinet, organise une exposition à la galerie du Minaret à Alger. Avec l’argent de cette vente, Marquet achète une maison dans les environs d’Alger. On lui prête aussi un appartement sur le port, qui devient sa résidence d’hiver. Il correspond régulièrement avec Matisse, malade. Refusant de figurer au Salon des Tuileries qui exige de lui un certificat de « non-appartenance à la race juive », il fait décrocher des cimaises ses oeuvres prêtées par des collectionneurs.
1942
En novembre, arrivée des Alliés à Alger. Son appartement étant réquisitionné, Marquet reste à la campagne. Il accueille des amis de passage : André Gide, Antoine de Saint-Exupéry, Henri Bosco. Il organise avec d’autres peintres une exposition – vente en faveur de la Résistance nationale à Alger.
1944
Après la victoire des Alliés, il récupère son appartement.
1946
Dernier séjour à Alger. David-Weill lui propose d’entrer à l’Institut ; Marquet refuse, de même qu’il refusera la Légion d’honneur. Il participe aux ventes de bienfaisance organisées à Paris par la galerie Charpentier en faveur de l’OEuvre de protection des enfants juifs (OPEJ) et de l’Association nationale des artistes prisonniers de guerre. Voyage en Suisse.
1947
Le 14 janvier, il est opéré d’un cancer. Il rentre chez lui après une brève hospitalisation et peint ses dernières vues de la capitale. Albert Marquet meurt à Paris le 14 juin, à l’âge de 72 ans. Il est inhumé au cimetière de La Frette.

 

(1) : Musée d’Art Moderne 11, avenue du Président Wilson 75116 Paris Tél. +33 1 53 67 40 00

Ouvert du mardi au dimanche de à
Nocturne le jeudi jusqu’à
Entrée gratuite pour les collections permanentes
Pour marque-pages : Permaliens.

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