« Nous sommes l’eau » de Wally Lamb

Nous sommes l eauWally Lamb est un grand romancier qui fait ses romans comme on fait un film : il faut regarder à la fin du livre, les remerciements à tous ses collaborateurs, tous ceux qui l’ont aidé dans cette entreprise, à écrire ce livre de près de 700 pages. D’ailleurs, beaucoup d’écrivains américains agissent ainsi. Ils pensent que le roman est une affaire sérieuse et qu’on ne peut pas tout savoir. Comme le faisait aussi Zola.

Mais depuis Zola beaucoup d’eau a passé sous les ponts… c’est le cas de le dire !

Ici, il nous raconte la vie d’une famille sur 3 ans, avec quelques retours en arrière pour mieux comprendre.

Le pilier, c’est le père, psychologue, Orion Oh (le père était chinois, la mère italienne) autour duquel gravite la « petite famille » formée de la mère Annie Oh et les trois enfants dont deux jumeaux, garçon et fille.

Au centre de tout, il y a la question de l’existence de Dieu. Le père est athée, la mère croyante par instants, les enfants quand à eux, ne se posent pas trop la question (une belle phrase pour les croyants :« La coïncidence, c’est le moyen que Dieu a de rester invisible » page 219.)

Tout va bien apparemment pour la petite famille bourgeoise quand tout se met à ne plus aller du tout…

Alors que tout semble s’écrouler, tout retrouve peu à peu un autre rythme, une espèce de calme surprenant y compris pour le père qui se retrouve dans un fauteuil roulant…

A la fin du livre, son fils, l’emmène à la plage où il aimait nager, il le prend dans ses bras et rentre dans l’eau et là, le père voit les lèvres du fils remuer et il comprend qu’il prie… De belles images comme celle là, il y en a tout au long du livre. Mais il ne faudrait pas croire que c’est un livre mièvre, au contraire, c’est même parfois très dur.

Chaque chapitre est écrit à la première personne par un des protagonistes, ça permet d’avoir des angles de vue différents

Un grand livre d’un grand écrivain.

Une phrase à la fin du livre :

« Toute la vie est venue de l’océan. Nous sommes sortis de l’eau, nous avons développé des pieds, de plus gros cerveaux, nous nous sommes redressés et avons commencé à marcher (…) Les neuf premiers mois de notre vie, nous flottons dans du liquide. Puis nous rencontrons l’air froid, la lumière crue du jour, et nous commençons à verser des larmes salées. Nous nous heurtons au défi de toute notre vie : tenter de savoir pourquoi nous sommes là, de comprendre le sens de tout ça. »

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