TC BOYLE, un romancier américain

Thomas John Boyle (dit TC Boyle le C étant pour Coraghessan, prénom irlandais) est un personnage intéressant.

Né le 2 Décembre 1948, de parents alcooliques, il passe sa première enfance « dans la rue » et échappe à la guerre du Vietnam en se faisant embaucher comme enseignant dans un « quartier difficile ».

Thomas Coraghessan Boyle décroche ensuite un poste d’assistant à l’université de Californie du Sud.

Il sera professeur associé (1982), puis deviendra professeur titulaire.

Il dit : « Si l’on m’offrait d’être lu par des millions de gens ou de gagner des millions, je choisirais, sans hésiter, la première option. Il m’a fallu des années pour écrire mes livres. Ils sont ma vie, mon sang et mon âme. ». C’est dire la passion qu’il a pour la littérature. »

Il écrit son premier roman qui paraît en 1981 : 6 mois pour réunir la documentation, 3 ans pour l’écrire. C’est Water Music et franchement, je n’ai pas aimé du tout.

C’est du loufoque de bazar, c’est plaqué, les personnages, bien qu’ayant réellement existés, n’ont aucune consistance. D’ailleur TC BOYLE n’aime pas ce roman lui non plus et il est bien placé pourtant !

On aurait pû dire qu’il n’avait aucun talent, aucun avenir et pourtant…

Aux bons soins du Docteur Kellogg

Voilà qu’arrive « Aux bons soins du Docteur Kellogg ». Et c’est un très bon livre.

Un film en a d’ailleurs été tiré (que je n’ai pas vu) avec Anthony Hopkins en 1994.

L’histoire, des plus baroque (comme toujours avec TC BOYLE), se passse en 1907 dans une petite ville du Michigan.

Parlons des personnages.

Un des héros, le « pivot » du drame, est le Docteur Kellogg frère du célèbre inventeur du petit déjeuner à base de céréales (Kellogg’s Corn flakes). Il dirige le « san » (sanatorium), fréquenté par toutes les fortunes d’amérique et d’ailleurs.

Lui c’est la guérison par les lavements au lait. Son diagnostic est toujours le même : autointoxication.

C’est l’occasion pour TC BOYLE de se moquer un peu des « régimes  » et des fanas de la carotte et du céleri !

Ce bon docteur a adopté une vingtaine d’enfants et parmi eux se trouve le mouton noir, l’horrible Georges, âgé à l’époque du livre d’une vingtaine d’année et passablement alcoolique et bouffeur de viande (comble de l’horreur !).

Je vous laisse découvrir la suite.

 

Riven Rock

On retrouve des personnages ayant réellement existés.

Le fils de Cyrus McCormick, inventeur de la moissonneuse, Stanley McCormick, le héros de l’histoire et dont on assiste peu à peu au développement de la schizophrènie. Très bien décrit.

Mais on n’est qu’au début du XXème siècle et à cette époque,les traitements pour ce genre de maladie sont à peu près inexistants !

Un diagnostic pousse Hamilton, son psychiatre, à lui prescrire un isolement forcé, éloigné de la gent féminine (il a failli étrangler une de ses infimières !) ; et cela après avoir épousé Katherine, scientifique de renom.

La scène de la nuit de noce est assez dramatique…

Il est donc coincé entre une mère castratrice, une femme qu’il aime mais qu’il ne peut satisfaire sexuellement et sa schizophrènie qui le met en contact avec ses « juges » (entités que lui seul entend).

Katherine, sa femme, va se battre jusqu’au bout pour retrouver celui qu’elle avait crû trouver. Elle ne le croit pas fou, mais simplement malade des nerfs.

Un autre personnage est important ici, c’est l’infirmier irlandais de Stanley, un certain O’Kane, une véritable armoire à glace, 1 m 97 et 147 kilos qui court les aventures, lutte contre son alcoolisme, divorce ; c’est le portrait en creux de McCormick. C’est aussi son chien de garde, un chien colossalement fort.

Ah, j’oubliais Riven rock signifie « rocher fendu », du nom de la propriété de Californie dans laquelle Stanley passe des dizaines d’années.

Cette propriété porte ce nom parce qu’il y a un rocher dans un coin du parc qui a été fendu par un arbre. De plus, Stanley McCormick, répète tout au long du livre « la fente, la fente » ; il pense vraisemblement à plusieurs choses à la fois…

C’est un excellent roman et un grand romancier.

Pour marque-pages : Permaliens.

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