L’Âge d’Or hollandais – La collection Kremer

À la Pinacothèque de Paris

Ilone et George Kremer, Héritiers de l’Âge d’Or hollandais

À la Pinacothèque de Paris, du 27 octobre 2011 au 25 mars 2012

Ilone et George Kremer, collectionneurs contemporains

De grands collectionneurs contemporains qui se consacrent à tout un pan de la culture classique, en l’occurrence à la peinture hollandaise du XVIIème siècle, il n’y en a pas énormément.

Or, c’est le cas d’Ilone et Georges Kremer qui, après avoir fait fortune dans le pétrole et l’immobilier, ont décidé en 1995, de se constituer une collection des grands maîtres hollandais du XVIIème siècle.

Ça n’était évidemment pas le plus facile, car il fallait retrouver, identifier, restaurer…

Retrouver, identifier

Il faut savoir que « l’âge d’or hollandais » fut une période de grande richesse à tous points de vue. Le commerce y était florissant et le marché de l’art très ouvert, tout le monde achetant des tableaux, les peintres se comptant par milliers et les tableaux par millions !

Le trésor à retrouver pour nos collectionneurs contemporains est donc immense et le travail de recherche passionnant.

Dans leurs recherches, Ilone et Georges Kremer ont notamment découvert une splendeur, de Michael Sweerts, « Jeune servante », ci-dessous, qui fut exposée au Mauritshuis de La Haye au côté de la célèbre « Jeune fille à la perle » de Vermeer (à laquelle elle fit, paraît-il, de l’ombre !).

Jeune Servante
Michael Sweerts (1618 – 1664) c.1660 huile sur toile 61 x 53,5 cm © photo : The Kremer Collection/Fondation Aetas Aurea

Restaurer

A propos de restauration, leur dernière acquisition est exposée ici (« Saint Marc » de Jan Van Bylert) et des photos nous en montrent les étapes.

Il faut savoir que cette toile était trouée, jaunie et même brunie sous les multiples couches de vernis et de fumée !

Cette restauration est remarquable, toutes les couleurs ayant retrouvé leur éclat primitif.

On comprend mieux le rôle joué par ces grands collectionneurs. D’ailleurs, Georges Kremer dit dans une interview : « Je suis très déçu quand je visite de grands musées et que je vois que les œuvres n’ont pas été nettoyées pour être rendues à leur ancienne gloire… »

Un de leur but est d’ailleurs de montrer les magnifiques couleurs chez les maîtres hollandais qui n’avaient rien à envier aux italiens !

L’exposition

Il y a ici 58 tableaux (en comptant le « Saint Marc » de Jan Van Bylert), et l’exposition est divisée en cinq thèmes :

 

Les gens :

On y verra un magnifique « Homme fumant dans une cour ombragée » de Matthijs Naiveu

Ce qui est extraordinaire dans ce tableau, c’est notamment et entre autre, l’ambiance qui s’en dégage, ainsi que le formidable réalisme dans les détails !

 

La vie quotidienne

Remarquer particulièrement dans cette section « Intérieur de l’Oude Kerk à Amsterdam pendant la messe » d’Emmanuel de Witte, splendide tableau, tranche de vie, notamment parce qu’on y voit une messe au cours de laquelle des femmes, assises dans un coin et tournant le dos au prêtre en chaire, cousent ou tricotent, gardant un œil sur leurs enfants qui s’amusent… Avec en prime, un formidable traitement de l’ombre et de la lumière…

 

Paysages, animaux, objets :

On verra pour ce thème la belle et délicate « Nature morte à la corbeille de fruits » de Judith Leyster, une des rares femmes peintres de l’époque (1609 – 1660) :

Nature morte à la corbeille de fruits
Judith Leyster (1609 – 1660) c.1635 / 1640 huile sur toile 68,3 x 63 cm © photo : The Kremer Collection/Fondation Aetas Aurea

 

Le clair et l’obscur :

Marc Restellini le directeur de la Pinacothèque, dit que le clair obscur en hollande vient notamment de la contre-réforme qui a rompu avec les scènes bibliques compliquées.

Et enfin, avec le dernier thème, « scènes religieuses et mystiques », on verra « le repentir de Saint-Pierre » de Gerrit Van Honthorst que nous n’avons pas en visuels, mais que vous pourrez retrouver (ainsi que l’ensemble de la collection) sur l’excellent site de la collection Kremer : http://www.thekremercollection.com/art/

Une exposition à voir, en se laissant conduire par la beauté des œuvres;. Elle s’est terminée le 25 mars 2012.

 Le journal de l’expo, Beaux-Arts éditions, 4,90€

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