Les naïfs au musée Maillol à Paris

Du Douanier Rousseau à Séraphine 11 SEPTEMBRE 2019 – 19 JANVIER 2020

Plus d’une centaine d’oeuvres de peintres « naïfs » sont ici exposées.

Définition (Wikipédia) : La naïveté c’est avoir ou faire preuve d’un manque d’expérience ou de compréhension, souvent dans un contexte où l’on néglige le pragmatisme au profit de l’idéalisme moral.

Couleur et imagination créatrice

Et les peintres naïfs sont presque tous des autodidactes. La perspective est souvent pratiquée avec le prisme de leur imagination créatrice. Et les dessins souvent à faits à la règle !

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Mais voila, les naïfs sont aussi de très bons coloristes (voir notamment Séraphine de Senlis).

Les personnages sont souvent aussi des naïfs, à l’air à la fois ahuris et sûrs d’eux

Il n’y a pas ici que le Douanier Rousseau et Séraphine de Senlis, mais aussi un grand nombre de peintres « naïfs » dont André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Jean Ève, René Rimbert, Dominique Peyronnet, Louis Vivin et une ribambelle d’autres.

Ci-dessous, une petite vidéo de l’expo :

Vous avez jusqu’au 20 janvier 2020 pour voir cette intéressante expo !

 

BIOGRAPHIES de certain naïfs célèbres

ANDRÉ BAUCHANT (Château-Renault, 1873 – Mointoire-sur-le-Loir, 1958) est pépiniériste en Touraine jusqu’en 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, il est formé à la télémétrie et réalise des esquisses dont il s’inspire en rentrant du front pour peindre ses premiers paysages. Retrouvant ses pépinières dévastées et sa femme devenue folle, il se consacre à la peinture dans une maison isolée. Il expose néanmoins au Salon d’Automne et au Salon des Indépendants, où il est remarqué par Amédée Ozenfant et Le Corbusier, qui le font découvrir à Jacques Lipchitz et Jeanne Bucher. La galeriste le prend sous son aile jusque dans les années 1940, où elle passe le relais à Dina Vierny.

CAMILLE BOMBOIS (Venarey-les-Laumes, 1883 – Paris, 1970) sillonne la France et exerce de nombreux métiers avant de s’installer à Paris. Il pratique la peinture dès l’adolescence, mais ne parvient à s’y consacrer exclusivement qu’à partir des années 1920. Il expose et vend ses productions à la Foire aux croûtes de Montmartre où il est remarqué par quelques critiques et marchands, et enfin Wilhelm Uhde qui l’invite aux expositions des « Peintres du Coeur Sacré » et des « Primitifs modernes ». Il intègre dès lors le groupe des peintres dits naïfs et expose à plusieurs reprises dans les galeries d’Henri Bing ou Dina Vierny.

FERDINAND DESNOS (Pontlevoy, 1900 – Paris, 1958) peint ses premières huiles sur toile, des scènes et paysages de campagne tourangelle, en 1919. Il exerce divers métiers à Paris et rencontre le critique Fritz-René Vanderpyl au « Petit Parisien » où il exerce comme électricien. Avec son soutien, il expose au Salon des Indépendants et la galerie La
Boétie en 1942, ce qui lui causera préjudice après la guerre. Souffrant de tuberculose, il peint de manière irrégulière mais connait une reconnaissance tardive peu avant sa mort dans les années 1950.

JEAN ÈVE (Somain, 1900 – Louveciennes, 1968) parcourt l’Afrique du Nord et la Syrie comme spahi avant de devenir métreur-dessinateur dans le bâtiment. Il exerce d’autres métiers en région parisienne et dans le Nord de la France avant d’obtenir un poste à l’Octroi de Paris, sur les traces d’Henri Rousseau, en 1934. Il peut alors peindre le jour et travailler la nuit. Il se consacre essentiellement à la peinture de paysage, portant un regard attentif et mélancolique sur la nature, et se passionne pour la peinture de Gustave Courbet et des primitifs flamands.

SÉRAPHINE LOUIS (Arsy, 1864 – Clermont-de-l’Oise, 1942), dite Séraphine de Senlis, exerce comme employée de maison à Paris et en Picardie. Elle s’installe à Senlis et commence sans doute à peindre vers 1905. Ses natures mortes sont exposées chez ses employeurs et dans les commerces locaux. Wilhelm Uhde la remarque vers 1912 mais, forcé de quitter la France pendant les années de guerre, ne renoue avec elle qu’en 1927. Il la soutient pendant quelques années, en lui fournissant une petite rente et en l’exposant parmi les autres « primitifs modernes », mais cesse de la financer en 1932 à cause de la crise. Fragile depuis longtemps, elle s’effondre et est admise à l’asile de Clermont-de l’Oise où elle s’éteint en 1942.

DOMINIQUE PEYRONNET (Talence, 1872 – Paris, 1943), compagnon dans l’imprimerie, spécialisé en lithographie des couleurs, se consacre à la peinture à partir de 1920. Son style se distingue par le précisionnisme des détails et une atmosphère souvent troublante, dans l’esprit d’un certain surréalisme. Plusieurs envois au Salon des Indépendants en 1932 et 1934 le font remarquer de Maximilien Gauthier et Cécile Grégory, proche de Uhde. Il figure dans l’exposition « Les Maîtres populaires de la réalité » (1937), mais ne
produit qu’un nombre très limité de tableaux, peut-être en raison de sa santé restée fragile après la Première Guerre mondiale.

RENÉ RIMBERT (Paris, 1896 – Perpezac-le-Noir, 1991), fonctionnaire des Postes, est dessinateur pour l’état-major pendant la Première Guerre mondiale. De retour du front, il fréquente l’Académie Colarossi rue de la Grande Chaumière, s’initie au modèle vivant et entre en contact avec Marcel Gromaire et Max Jacob, qui devient son mentor
intellectuel. La toile Le Douanier Rousseau montant vers la gloire et entrant dans la postérité est remarquée au Salon des Indépendants et l’artiste est rapidement associé
aux expositions d’artistes dits naïfs. Il est soutenu à partir de 1944 par Anatole Jakovsky puis, plus tardivement, par Dina Vierny.

HENRI ROUSSEAU (Laval, 1844 – Paris, 1910) doit son surnom de « Douanier Rousseau » à son métier de « gabelou » à l’Octroi de Paris. Il y est chargé du contrôle des marchandises entrant dans Paris par voie terrestre ou fluviale. Autodidacte, il s’attire les moqueries des visiteurs des Salons avant de jouir d’une certaine reconnaissance de la part des peintres d’avant-garde, parmi lesquels Robert Delaunay et Pablo Picasso, pendant les toutes premières années du XXe siècle. Wilhelm Uhde est l’un des premiers à le
défendre avec sérieux, en lui consacrant sa première exposition personnelle en 1908. Il devient un mythe entre les deux guerres et sa célèbre Charmeuse de serpents intègre les collections du Louvre en 1937.

LOUIS VIVIN (Hadol, 1861 – Paris, 1936) fait carrière comme agent des postes, où il est affecté au service ambulant. Il ne se consacre à la peinture à plein temps qu’une fois à la retraite, en 1922. Il expose à la foire aux croûtes de Montmartre où il est remarqué par Henri Bing et Wilhelm Uhde. Il peint essentiellement à partir de reproductions, cartes postales et gravures découpées dans des magazines. Son travail se découpe en plusieurs séries, parmi lesquelles on trouve des scènes de genre, des chasses et quantité de vues des monuments de Paris.

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