Romans lus il y a pas mal de temps

A lire absolument !

Les classiques

PROUST : Il faut lire et relire  » A la recherche du temps perdu « , un monument de poésie. Achetez les volumes en édition de poche et écrivez vos remarques dans la marge, c’est moins culpabilisant que de le faire sur un livre de « la pléiade « …

 » LA GUERRE ET LA PAIX  » de Tolstoï :

Nous montre la guerre vue du côté des russes (et non plus de Napoléon). On croit connaître, mais on découvre…  » Résurrection « . Très grand roman, très profond, montrant une grande connaissance de l’âme humaine.

 » LES FRÈRES KARAMAZOFF  » de Dostoïevski :

 » Les frères Karamazoff  » est le roman que je préfère chez Dostoïevski. Passionnant. On sent les tourments de l’auteur, la profondeur de l’âme russe.

 » DAVID COPPERFIELD  » de Charles Dickens :

 » David Copperfield  » est, à mon avis, son chef-d’œuvre. L’enfance martyrisée dans l’Angleterre victorienne…


les autres

(dont certains classiques aussi)

 » L’ETERNITE PLUS UN JOUR  » de Georges-Emmanuel Clancier Nous montre l’évolution de plusieurs familles, avec l’insouciance des années 30, la guerre qui arrive, l’occupation allemande qui révèle les êtres dans ce qu’ils ont de plus grand et de plus abominable, puis la vie qui reprend, à travers les relations amicales de deux familles. Livre magnifique par l’auteur du Pain Noir (les plus âgés se souviendront de l’adaptation télévisée).


 » LE TEMPS ET LE FLEUVE  » de Thomas Wolfe

Auteur américain. Mort à 37 ans. Roman autobiographique. Décrit admirablement l’âme de l’Amérique et le malaise d’être américain, face à l’Europe. Faulkner a dit de lui  » c’est le premier romancier américain de ce temps « . La dernière partie du roman nous décrit la France vue par un américain en 1924 (mais ça pourrait être maintenant). Le style, assez emphatique, à mi-chemin entre Proust et Zola, est malgré tout magnifique.


 » LE CHEVALIER VERT d’Iris Murdoch – Écrivain et philosophe anglaise. Née en 1919.

L’histoire se passe en Angleterre. C’est l’apparition d’un homme étrange et dont on ne sait rien dans une famille très libre  » dans le vent  » et qui vient désorganiser leur désordre… Roman assez étrange. Les personnages sont complexes. L’intrigue est assez passionnante, fertile en rebondissements. Mêle ésotérisme, psychanalyse, religion, confrontés à la vie de tous les jours. Phrase à retenir à la fin du roman : les adieux de Virgile : « Ton jugement est libre, droit et sain, ne pas obéir à son bon sens serait une erreur.  »


: » LES ENCHANTEMENTS DE GLASTONBURY  » (1400 pages) de John Cowper Powys

L’auteur, anglais, fils de Pasteur, né en 1872 et mort en 1963, écrit là une oeuvre assez étrange, pleine de sous entendus ésotériques. Un homme, le maire de Glastonbury, accomplit des miracles. Mystère , roi Arthur, quête du Graal etc…


« PIERRE OU LES AMBIGUÏTÉS  » d’Hermann MELVILLE 430 pages :

Hermann Melville est surtout connu comme étant l’auteur de « Moby Dick »

Livre intéressant. Beaucoup de réflexions sur Dieu, le sens de la vie, le problème du romancier qui veut faire passer des messages alors qu’il ne sait pas vivre, qu’il a le sentiment de perdre son temps en écrivant, en plaçant trop haut la littérature, sur la nécessité de séparer l’âme et le corps (négliger son corps ne donne rien de plus à l’âme et réciproquement) « la religion devrait s’arrêter au dessus de la ceinture…. » Très grande idée sur la création artistique (et c’est valable pour tout dans la vie) : ne jamais être le disciple de … ne jamais suivre les autres… les critiquer pour mieux se les approprier… Certaines phrases sont de la poésie pure. Légèrement autobiographique. Se termine mal. C’est dommage !


 » QUO VADIS  » d’Henryk Sienkiewicz 600 pages en poche

Passionnante histoire. Néron y est prodigieusement décrit.


 » LUMIERE DU MONDE  » d’ Halldor Laxness (Islandais) 650 pages

Magnifique histoire d’un poète dans un monde où la poésie ne sert à rien, mais où elle est éternelle. Présence de l’Islande. Jeu avec l’absurde. Très beau livre.


 » PETIT LOUIS, DIT XIV » de Claude Duneton

La petite enfance de Louis XIV. Et surtout ce qui se passe avant : Louis XIII et ses rapports avec Anne d’Autriche, Richelieu, Cinq Mars, etc… Le portrait de Louis XIII est particulièrement intéressant.


 » ANTHONY ADVERSE  » d’Hervey Allen (1200 pages)

Hervey Allen (1889-1949) est américain. Ce livre a été écrit de 1929 et 1933 La vie d’Anthony Adverse, enfant abandonné, puis grande réussite avant et après la révolution française ; ensuite, de très grand malheurs surviennent.

Livre très riche, plein d’enseignements sur la vie.


 » L’ENFANT DU DANUBE  » de Janos Székely 569 pages

Comment un enfant Hongrois très pauvre vivant l’enfer pendant toute son enfance finit par s’élever net devenir écrivain, vivant en Amérique (autobiographique) Roman dickensien.


 » SERVITUDE HUMAINE  » de Somerset Maugham 560 Pages

Très beau roman, Dickensien aussi. L’évolution d’un enfant malheureux, affublé d’un pied bot et qui trouve peu à peu sa place dans la société. Le chef d’œuvre paraît il de ce grand écrivain anglais. Légèrement autobiographique. . Beaucoup de belles réflexions, par exemple :  » on ne se suicide pas par amour mais par manque d’argent »…

… et quelques autres :

Il est dangereux d’admettre le public dans les coulisses. Il perd facilement ses illusions, puis il vous en tient grief, car c’est l’illusion qu’il aime.

Il n’y a rien d’aussi dégradant que le constant souci des moyens d’existence.

Il y a trois règles à respecter pour écrire un roman. Malheureusement, personne ne les connaît.

L’artiste, et c’est en quoi il se distingue du commun des mortels, offre en pâture aux sarcasmes non seulement son physique et son moral, mais son oeuvre.

La mort est une affaire très monotone et ennuyeuse, mon conseil est de ne jamais avoir affaire à elle.

Le bon sens et la nature joueront beaucoup à rendre plus facile le pèlerinage de la vie.

Les déclarations d’amour pour toujours ne sont jamais ridicules quand elles s’accompagnent d’émeraudes.

Les gens vous demandent des critiques, mais ils veulent en fait seulement des compliments.

L’argent est comme un sixième sens sans lequel on ne peut utiliser complètement les cinq autres.

L’imagination grandit avec la pratique, et contrairement aux croyances, elle est plus développée chez les adultes que chez les jeunes.

Pourquoi les femmes charmantes épousent-elles toujours des hommes insignifiants ? Parce que les hommes intelligents n’épousent pas les femmes charmantes.


Un passage d’ A l’est d’eden (1952) du grand écrivain américain John Steinbeck qui,certes, n’est pas un peintre, mais dit des choses fondamentales et justes sur la création artistique

Je ne sais pas ce que nous réservent les années à venir. De monstrueux changements se préparent, des forces dessinent un futur dont nous ne connaissons pas le visage. Certaines d’entre elles nous semblent dangereuses parce qu’elles tendent à éliminer ce que nous tenons pour bon.. Il est vrai que deux hommes réunis soulèvent un poids plus aisément qu’un homme seul. Une équipe peut fabriquer des automobiles plus rapidement et mieux qu’un homme seul. Et le pain qui sort d’une fabrique est moins cher et de qualité plus uniforme que celui de l’artisan. Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée,ce sera le tour de notre pensée. Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. La production collective ou de masse est entrée dans notre vie économique, politique et même religieuse, à tel point que certaines nations ont substitué l’idée de collectivité à celle de Dieu. Il est trop tôt. Là est le danger. La tension est grande. Le monde va vers son point de rupture. Les hommes sont inquiets.

Aussi, il me semble naturel de me poser ces questions : En quoi crois-je ? Pour quoi dois-je me battre ? Et contre quoi dois-je me battre ?

Notre espèce est la seule créatrice et elle ne dispose que d’une seule faculté créatrice : l’esprit individuel de l’homme. Deux hommes n’ont jamais rien créé. Il n’existe pas de collaboration efficace en musique, en poésie, en mathématiques, en philosophie. C’est seulement après qu’a eu lieu le miracle de la création que le groupe peut l’exploiter. Le groupe n’invente jamais rien. Le bien le plus précieux est le cerveau isolé de l’homme.

Or, aujourd’hui, le concept du groupe entouré de ses gendarmes entame une guerre d’extermination contre ce bien précieux : le cerveau de l’homme. En le méprisant, en l’affamant, en le réprimant, en le canalisant, en l’écrasant sous les coups de marteau de la vie moderne, on traque, on condamne, on émousse, on drogue l’esprit libre et vagabond. Il semble que notre espèce ait choisi le triste chemin du suicide.

Voici ce que je crois : l’esprit libre et curieux de l’homme est ce qui a le plus de prix au monde. Et voici pour quoi je me battrai : la liberté pour l’esprit de prendre quelque direction qui lui plaise. Et voici contre quoi je me battrai : toute idée, religion, ou gouvernement qui limite ou détruit la notion d’individualité. Tel je suis, telle est ma position. Je comprend pourquoi un système conçu dans un gabarit et pour le respect du gabarit se doit d’éliminer la liberté de l’esprit, car c’est elle seule qui, par l’analyse, peut détruire le système. Oui, je comprends cela et je le hais, et je me battrai pour préserver la seule chose qui nous mette au dessus des bêtes qui ne créent pas. Si la grâce ne peut plus embraser l’homme, nous sommes perdus

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés