« Trésor des Médicis » au Musée Maillol

Prolongation jusqu’au dimanche 13 février 2011 !

Une très belle exposition nous est proposée par le Musée Maillol à Paris, du 29 septembre 2010 au 31 janvier 2011.

Elle s’intitule « Trésor des Médicis » et nous présente environ 150 oeuvres d’art splendides.

Elle nous permet plus d’admirer des objets magnifiques que de comprendre vraiment la grande complexité de cette famille.

Il suffit d’ailleurs de voir, dans une petite salle à l’entrée de l’exposition, l’arbre généalogique de tous ces personnages, presque tous célèbres, pour le comprendre !

Commençant par la grande salle du rez-de-chaussée (d’autant plus grande d’ailleurs que la scénographie y a installé tout un jeu de miroirs qui semblent au moins la doubler de taille !)

Grande salle du rez-de-chaussée

Une grande famille !

Les Médicis sont une grande famille (à tous les sens du terme) qui commence (si l’on peut dire) au début du XIIIème siècle, avec un certain Chiarissimo de Giambuono, petit changeur de son état.

La famille se développant au cours des années s’établit donc dans la banque et devient richissime.

De la Banque et sans l’abandonner complètement, elle passe à la politique, donne deux reines de France (Catherine de Médicis épouse d’Henri II et Marie de Médicis épouse d’Henri IV), deux papes, Léon X (Jean de Médicis) et Clément VII (Jules de Médicis).

Ci-dessous, un tableau de Frans Pourbus représentant la reine Marie de Médicis :

Portrait de Marie de Médicis, 1611
FRANS POURBUS Huile sur toile, 142 x 127 cm Florence, Palazzo Pitti, Galleria Palatina Inv. 1890 n. 2259 Photo : Archivio Fotografico della Soprintendenza per il Polo Museale Fiorentino

Tous les Médicis semblent plus ou moins fascinés par le pouvoir, l’art et l’argent.

Amoureux de la beauté, ils sont très vite devenus mécènes, aidant les artistes et les savants (on verra ici au premier étage la petite lunette de Galilée qui lui permit de découvrir les satellites de Jupiter), achetant des oeuvres de tous les pays du monde (Afrique, Brésil, Mexique, Chine, Océan indien etc.).

Ils encouragèrent notamment l’art de la perspective chez Fra Angelico.

Sépulture des Saints Côme et Damien, et de leurs trois frères,
FRA ANGELICO vers 1438-1440 Détrempe sur panneau, 36 x 45 x 4 cm Florence, Museo di San Marco (prédelle)
Inv. 1890 n. 8494 Photo : Archivio Fotografico della Soprintendenza per il Polo Museale Fiorentino

et l’humanisme chez Botticelli, en donnant ses lettres de noblesse à la littérature en langue italienne et en soutenant Michel-Ange :

Apollon David, 1525-1530
MICHEL-ANGE Marbre, h. 147 cm Florence, Museo del Bargello Inv. Sculture
n. 121 Photo : © 2010. Photo Scala, Florence – courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

et Raphaël (voir ci-dessous le tableau de son ami Tommaso Inghirami, affligé de son fameux strabisme divergent) :

Portrait de Tommaso Inghirami dit Fedra
RAPHAEL Inghirami, c. 1510 Huile sur toile, 62,3 x 89,5 cm Florence, Palazzo Pitti,
Galleria Palatina Inv. 1912, n. 171 Photo : Archivio Fotografico della Soprintendenza
per il Polo Museale Fiorentino

 

Sur son tableau « l’Adoration des Mages », Botticelli représente des membres de la famille Médicis, Cosme l’Ancien, Pierre Ier, Laurent et Julien de Médicis, entourés de leur cour, Pic de la Mirandole et de l’humaniste Ange Politien.

Sépulture des Saints Côme et Damien, et de leurs trois frères

Adoration des Mages, 1475-1476  Florence, Galleria degli Uffizi   Archivio fotografico della soprintendenza di Firenze

Au premier étage, l’exposition devient plus intimiste avec plusieurs petites pièces dont les murs sont recouverts de belles boiseries.

Nous verrons, entre autre, une lettre de Catherine de Médicis au Duc de Guise, le bréviaire et un recueil de chansons de Laurent de Médicis, étonnamment bien conservés.

Dans une autre pièce sont exposées deux tables magnifiques, en marqueterie de pierre.

Plus loin un splendide petit bijou en forme de berceau, offert à la seule survivante de la lignée, Anne-Marie Louise (1667-1743), princesse Palatine, par son mari, qui manifestait ainsi son désir d’avoir un héritier. Ci-dessous la photo du bijou à sa taille réelle :

Berceau, vers 1695
Ofèvre hollandais (Amsterdam) Filigranes d’or, émaux, diamants, perles et soie,4,9 x 5,5 cm
Florence, Palazzo Pitti, Museo degli Argenti Inv. Gemme 1921, n. 2566 Photo : Archivio fotografico della soprintendenza di Firenze

Malheureusement, ce souhait ne se réalisera pas et la lignée des Médicis s’éteindra, faute de descendant.

Toutes les collections Médicis, ont été léguées par Anne-Marie-Louise à la ville de Florence, pour qu’elles restent « à la disposition de toutes les nations ».

La scénographie vaut le détour, mettant bien en valeur les magnifiques objets exposés.

Vous avez jusqu’au dimanche 13 février 2011 (prolongation) pour aller voir cette incontournable et très belle exposition.

Jean-Pierre Duvaleix, peintre

PS : Ne pas oublier d’aller voir au sous-sol, l’extrait du film de Roberto Rossellini « L’âge de Cosme de Médicis ».

 

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