Cézanne et Pissarro 1865-1885

Du 28 février 2006 au 28 mai 2006 Musée d’Orsay

Cézanne et Pissarro ont vécu proches l’un de l’autre pendant près de 20 ans.

En 1873, Cézanne vient rejoindre Pissarro près de Paris, dans le Vexin. Pissarro habite Pontoise et Cézanne Auvers. Ils sont donc « voisins » et le resteront plusieurs années.

Pendant cette période, ils peignent souvent ensemble, sur le motif ou à l’atelier et, bien sûr, les mêmes lieux, les mêmes sujets.

Nous sommes accueillis dans cette exposition par les deux maîtres en personne ! Cézanne d’un côté et Pissarro de l’autre. On voit déjà dans ces deux autoportraits que le style de Cézanne est plus « brut », alors que celui de Pissarro est plus doux, tout en nuance. C’est particulièrement flagrant dans les paysages.

Paul Cézanne Portrait de l’artiste 1873-1876 Huile sur toile H. 64 ; L. 53 cm Paris, musée d’Orsay, donation Jacques Laroche, 1947, sous réserve d’usufruit jusqu’en 1969 (c) RMN, Hervé Lewandowski

Camille Pissarro Autoportrait 1875 Huile sur toile H. 0,56 ; L. 0,46 m. Paris, musée d’Orsay, donation sous réserve d’usufruit de Paul-Emile Pissarro, fils de l’artiste, 1930 (c) R.M.N.

 

La deuxième salle présente des natures mortes et les autres essentiellement des paysages.

Douceur du style et force dans l’impressionnisme chez Pissarro alors qu’on sent chez Cézanne une recherche, un besoin d’aller plus loin. Pissarro semble être arrivé là où il voulait, parvenu à une quasi perfection.

Pissarro était un homme calme et pondéré alors que Cézanne avait une sensibilité à fleur de peau.

Pourtant quand ils peignaient, Pissarro, sûr de sa technique, était relativement rapide par rapport à Cézanne, beaucoup plus lent, pratiquant un travail de recherche, d’expérimentation, laissant souvent des parties blanches dans ses toiles, rejoignant parfois une technique qui fait penser à l’aquarelle (qu’il pratique d’ailleurs avec bonheur).

Dans les paysages qui nous sont donnés à voir ici, on remarquera l’extraordinaire maîtrise de la couleur, particulièrement dans les verts. Ayant tous deux abandonné le contour, le volume ne vient que des couleurs et aussi bien Cézanne que Pissarro sont capables de les décliner à l’infini pour faire naître les formes.

Un paysan ayant vu les deux artistes peindre en plein air aurait dit « M. Pissarro travaille en piquant…et M. Cézanne en plaquant »

Cézanne dira de Pissarro : « Il a eu la veine de naître aux Antilles, là il a appris le dessin sans maîtres » et Pissarro écrit, à propos de leur amitié et collaboration : « Cézanne […] a subi mon influence à Pontoise et moi la sienne. » (lettre à son fils Lucien, 22 novembre 1895).

Le thème de l’exposition est tout entier contenu dans cette phrase.

Nous présentons ci-dessous certaines toiles exposées qui mettent bien en évidence les ressemblances entre les deux peintres A gauche les « Pissarro et à droite les « Cézanne ».

 

Camille Pissarro Louveciennes 1871 Huile sur toile H. 90 ; L. 116,5 cm Collection particulière (c) DR

 

 

Paul Cézanne Louveciennes vers 1872 Huile sur toile H. 73 ; L. 92 cm Collection particulière, avec l’aimable autorisation de Wildenstein & Co. (c) DR

 


 

Camille Pissarro Nature morte : pommes et poires dans un panier rond 1872 Huile sur toile H. 45,7 ; L. 55,2 cm Prêt de Mme Walter Scheuer (c) DR

 

Paul Cézanne Nature morte à la soupière vers 1874 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Paris, musée d’Orsay, legs Auguste Pellerin, 1929 (c) RMN, Thierry Le Mage

 


 

Paul Cézanne Nature morte à la soupière vers 1874 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Paris, musée d’Orsay, legs Auguste Pellerin, 1929 (c) RMN, Thierry Le Mage

 

Paul Cézanne Nature morte à la soupière vers 1874 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Paris, musée d’Orsay, legs Auguste Pellerin, 1929 (c) RMN, Thierry Le Mage

 


 

Paul Cézanne Nature morte à la soupière vers 1874 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Paris, musée d’Orsay, legs Auguste Pellerin, 1929 (c) RMN, Thierry Le Mage

 

Paul Cézanne Nature morte à la soupière vers 1874 Huile sur toile H. 65 ; L. 81,5 cm Paris, musée d’Orsay, legs Auguste Pellerin, 1929 (c) RMN, Thierry Le Mage

 


 

Camille Pissarro Potager, arbres en fleurs, printemps, Pontoise 1877 Huile sur toile H. 65,5 ; L. 81 cm Paris, musée d’Orsay, legs Gustave Caillebotte, 1894 (c) RMN, Hervé Lewandowski

 

Paul Cézanne Le Jardin de Maubuisson, Pontoise 1877 Huile sur toile H. 50,2 ; L. 60 cm Dallas (Texas), Collection Mr. and Mrs. Jay Pack (c) DR

 


 

Camille Pissarro Le Petit Pont, Pontoise 1875 Huile sur toile H. 65,5 ; L. 81,5 cm Mannheim, Städtische Kunsthalle (c) Städtische Kunsthalle, Mannheim

Paul Cézanne Le Pont de Maincy, près de Melun 1879-1880 Huile sur toile H. 58,5 ; L. 72,5 cm Paris, musée d’Orsay, acquis sur les arrérages d’une donation anonyme canadienne, 1955 (c) RMN, Hervé Lewandowski

 


 

Camille Pissarro Le Verger, côte Saint-Denis, à Pontoise (La Côte des bœufs, Pontoise), 1877 Huile sur toile H. 114,9 ; L. 87,6 cm Londres, The National Gallery (c) The National Gallery, Londres

 

Paul Cézanne Pins et Rochers (Fontainebleau ?) Vers 1897 Huile sur toile H. 81,3 ; L. 65,4 cm New York, The Museum of Modern Art, Lillie P. Bliss Collection (c) The Museum of Modern Art, New York

 

 

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