Peindre l’impossible du 15 septembre 2016 au 22 janvier 2017
Le musée Marmottan a de nouveau trouvé un thème original à partir de la fameuse phrase de Monet :
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça ».
Et pour ce faire, trois grands artistes ont été réunis, sensiblement de la même époque, le peintre suisse Hodler (1853-1918), le grand Monet (1840-1926) et le norvégien Munch (1863-1944). Tous les trois ont été confrontés à la problématique de « saisir l’instant et le mouvement » malgré une peinture et un dessin fixes par définition.
Ils ne se sont jamais rencontrés.
HODLER
Hodler reste tout au long de sa vie, assez classique, comme le montre par exemple « le promeneur » qu’il réalise à 32 ans, où la foret nous fait découvrir une symphonie de verts admirables et où le dessin rappelle Manet:
Il peint beaucoup de paysages de montagne, mais pas seulement, par exemple ce « Paysage près de Néris », qu’il peint 30 ans plus tard, à 62 ans, où malgré le coté statique apparent, on sent l’eau s’écouler lentement et le vent souffler doucement dans les arbres :
Enfin, plusieurs tableaux représentent ses montagnes suisses. L’originalité n’est pas facile à trouver, sauf si l’on peint une mer de nuages qui recouvre les deux tiers du tableau ! Tel « L’Eiger, le Mönch et la Jungfrau au-dessus de la mer de brouillard « qu’il peint à l’âge de 55 ans :
MONET
Le grand Monet est ici présent avec quelques chefs-d’œuvre dont le fameux « Impression soleil levant » à l’origine du mot « impressionnisme », et un très beau et très pur « Maisons rouges à Björnegaard » ci-dessous, sachant que peindre la neige est très difficile (mettre du blanc sur un fond blanc et avec en plus le soleil qui rend la neige tellement éclatante qu’il est impossible d’en voir les détails, d’après Monet lui-même !) :
MUNCH
Enfin, l’exposition nous donne à admirer des œuvres de Munch (célèbre notamment pour « Le Cri », qu’on ne verra pas ici), grand dépressif et grand artiste. C’est le plus créatif et aussi le plus moderne des trois. Il va au delà de la peinture, il dit des choses importantes. Quand il peint un paysage, ce n’est pas seulement pour faire de l’esthétique, mais il a aussi un message en toile de fond. Comme dans le tableau ci-dessous : peindre la solitude à deux c’est encore peindre l’impossible…
Voici un petit diaporama sur Munch qui sera à mon avis, plus parlant qu’un long discours !
Une exposition à voir absolument ! Vous avez jusqu’au 22 janvier 2017, mais n’attendez pas le dernier moment.
Le musée Marmottan Monet est ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 10h à 18h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
2 rue Louis Boilly
75016 Paris
Métro La Muette