L’Antiquité rêvée au Louvre

Innovations et résistances au XVIIIe siècle

Du 2 décembre 2010 au 14 février 2011

Belle expo au Louvre quoique un peu ardue pour les non initiés.

Le néo-classicisme

Il s’agit de ce mouvement dans la peinture connu sous le nom de « néo-classicisme » qui commence vers le milieu du XVIIIème siècle et qui s’achève vers le premier tiers du XIXème.

C’est un retour à l’antique, des centaines voir des milliers d’années après et donc, cette « nouvelle antiquité » ne peut être que « rêvée », d’où le titre, très bien choisi, de l’exposition du Louvre.

Ce néo-classicisme se développe sous l’influence des fouilles et découvertes archéologiques de Pompéi (1738) et Herculanum (1748) notamment, mâtiné de philosophie des lumières, et vient après le baroque et avant le romantisme.

Il se veut d’ailleurs plus rigoureux que le baroque et touche à presque tous les arts, de l’architecture à la sculpture en passant par la peinture et les arts appliqués.

En architecture, de nombreux projets et réalisations voient le jour, avec Soufflot, Chambers et Ledoux (à qui l’on doit les fameuses « rotondes  » de Paris), ou Robert Adam.

En sculpture, on imite aussi l’antiquité grecque, on refait par exemple des bustes en marbre « à l’antique » de personnages contemporains du XVIIIème siècle. Voir par exemple ci-dessous le buste de Philippe von Stosch, en 1727, par Edme Bouchardon.

Philippe von Stosch
1727, Edme Bouchardon, Berlin, Bodemuseum © BPK, Berlin, Dist. RMN / Jörg P. Anders

En peinture, on reprendra les grands thèmes antiques avec une économie de moyens, des tons plus sourds notamment.Cette économie de moyens, avec concentration sur le sujet, et primauté du dessin (plus simple et plus pur) sur la couleur correspond au courant philosophique des lumières qui souscrit à la simplicité en toutes choses comme étant un état de sérénité et de perfection proche des origines de l’humanité.

La peinture ci-dessous, d’Hubert Robert, en est un exemple :

La découverte du Laocoon
1773, Hubert Robert, Richmond, Virginia museum of fine arts © Richmond Virginia Museum of Fine Arts / Photo Katherine Wetzel.

Ainsi que celle du très grand Jean-Baptiste Greuze, « Septime Sévère et Caracalla » :

Septime Sévère et Caracalla
1769, J e a n – B a p t i s t e Greuze, Paris, musée du Louvre, département des Peintures © RMN/René- Gabriel Ojéda

Les résistances

Il y eut de sérieuses résistances que nous montre l’exposition (1760-1790) avec les trois principaux contre-courants : le néo baroque, représenté par Fragonard et Tiépolo, Le néo-Maniérisme avec Batoni, John Deare, Allegrain et enfin, le coup de grâce ( !) avec le Sublime (dont fait partie « Le roi Lear pleurant sur le corps de Cordelia » de James Barry)…

Néo-Classicismes de 1770-1790

Les néo-classicismes reprennent le culte à Mars (arcs de triomphe), la notion de « grand homme » et l’apologie de la vertu, par exemple avec le serment des Horaces de David ci-dessous :

Le Serment des Horaces
Jacques-Louis David, 1784, Paris, musée du Louvre, département des Peintures © RMN / Gérard Blot / Christian Jean.

Et enfin le corps magnifié avec notamment Psyché debout, sculpture d’Antonio Canova.

Prévoyez environ deux heures pour vraiment savourer cette exposition comme elle le mérite. Vous avez jusqu’au 14 février 2011.

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés