« Une image peut en cacher une autre », au Grand Palais

Du 8 avril au 6 juillet 2009, au Grand Palais à Paris

D’après le titre de l’exposition, on s’attendrait plutôt à y trouver quelques Dali, Arcimboldo vaguement récupérés de la dernière expo du Luxembourg et quelques oeuvres de Raetz (au fait, c’est qui Raetz ?).

Et pourtant, nous avons là une grande et magnifique exposition dont une phrase d’Alberti, en exergue sur un mur, résume tout :

« En examinant un tronc d’arbre, une motte de terre et d’autres objets du même genre, on a dû un jour remarquer certains traits qui, légèrement transformés, pouvaient tout à fait ressembler à de vrais visages ».

Voilà toute l’exposition, basée sur la perception, l’ambiguïté des formes, les perspectives déformées…

On y montre des oeuvres (et souvent des chefs-d’oeuvre !), de la renaissance (et même bien avant puisqu’il s’y trouve une « Vénus des Milandes » sur du calcaire gravé, datant du paléolithique supérieur !) à nos jours, des tableaux, des sculptures, des objets divers, des cartes postales, des films etc. (en tout 269 oeuvres).

La nature, comme l’écrit Alberti, sait faire ça.

Qui n’a jamais ramassé un caillou, un morceau de bois ou tout autre chose, en raison de sa forme originale ?

Mais l’homme, le peintre, le sculpteur sait aussi.

Seulement ce n’est pas le hasard, mais l’intention de l’artiste qui en sera le moteur.

Polyptique de la vanité et de la rédemption
Hans Memling Vers 1490 Huile sur bois, 20 x 13 cm Musée des Beaux-arts de Strasbourg © musées de la ville de Strasbourg / A.Plisson

Beaucoup de tableaux présentés ici montrent par exemple un paysage dans lequel on peut voir des choses cachées (tel arbre aura la forme d’un visage etc.) .

Dans un autre ordre d’idée, Arcimboldo, dont il y a ici quelques tableaux, se servira de légumes ou autres pour en faire des visages !

On y verra(je cite en vrac), des Salvador Dali, dans lequel on voit la technique parfaite et l’imagination sans limites du « maître de Cadaquès », au travers de nombreuses oeuvres, un Mantegna, des Dürer, Memling, des dessins de Michel Ange, de nombreux anonymes notamment de l’école moghole, des Duchamp dont un curieux portrait de Washington, fait de gaze d’ouate, divers papiers, clous…), des Courbet, des projets de cartes postales d’Emil Nolde, des dessins de Victor Hugo et Daumier, de Bonnard et Vuillard, des tableaux de Degas, James Ensor, de Gauguin, Sérusier, des Max Ernst, Picasso, Klee, Magritte ainsi que des oeuvres anonymes de tous les continents, mais il serait trop long de tous les citer !

Dommage que le titre de l’exposition soit si peu représentatif de ce qu’elle est !

Donc allez y, courez y, vous avez jusqu’au 6 juillet 2009.

le 14 avril 2009
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