Intéressante exposition Arcimboldo au Musée du Luxembourg à Paris jusqu’au 13 janvier 2008, nous présentant une centaine d’oeuvres.
Arcimboldo (1526-1593), peintre et organisateur de fêtes
Arcimboldo était d’une famille noble, mais de la branche pauvre ; son père, Biagio, lui apprit les rudiments de la technique du dessin et de la peinture.
Autour de 1560, il entre à la cour des empereurs d’Allemagne et sera protégé successivement par Ferdinand 1er (dont il était le peintre officiel), Maximillien II et Rodolphe II qui le fit Comte Palatin en 1591.
Il réalisa de grandes peintures murales et des cartons pour des vitraux, aidé de son père.
Sa première « tête » fut sans doute, en 1563, « l’allégorie de l’Été » composé des attributs de cette saison.
Ainsi, le costume est du blé, la sommet du crâne un melon, le nez une courge, le menton une poire, et il en ira de même pour toutes ses « têtes », composées des symboles de la saison, de l’élément, etc.
suivie par l’Hiver en 1563 également :
et, dix ans plus tard, par le Printemps et l’Automne :
Ce sont d’ailleurs ces « têtes » qui le font particulièrement apprécier des Empereurs Maximillien II et Rodolphe II qui le chargèrent notamment d’organiser les fêtes et réjouissances de la Cour.
Même s’il n’est pas l’inventeur du procédé (Jérôme Bosch l’a aussi utilisé), il en est sans nul doute le maître incontesté.
Les Surréalistes l’ont redécouvert au XXème siècle, appréciant particulièrement son humour qui contrastait avec toutes les conventions sociales
A la Cour, il est également chargé de l’acquisition des oeuvres d’art.
Il décède à l’âge de 66 ans, fortune faite et comblé d’honneurs.
Arcimboldo autodidacte ?
On ne retrouve pas de traces d’Arcimboldo ayant étudié la peinture (sauf les rudiments avec son père). Pourtant, il suffit de regarder le portrait ci-dessous pour s’apercevoir que c’est un Maître :
Le dessin intitulé « Autoportrait en papier », le représentant fait de rouleaux de papier, montre aussi son humour et sa parfaite technique.
Alors une question se pose, Arcimboldo était-il un autodidacte ?
L’extraordinaire maîtrise dont il fait preuve dans l’exercice de son art pourrait nous en faire douter…
On remarquera également le portrait de Rodolphe II en Vertumne (dieu protecteur des fleurs, fruits, légumes, jardins)
ainsi qu’une série des « éléments » dont « le Feu » ci-dessous :
On verra aussi toute une série de portraits (classiques et souvent inédits), de dessins, de projets de costumes et décors pour les fêtes à la cour des Habsbourg, de tapisseries, etc.
Le Musée du Luxembourg nous donne ici une belle exposition.
Quelques oeuvres d’Arcimboldo que l’on peut voir ici :
Un bibliothécaire formé uniquement de livres et d’attributs de sa profession :
Le Juriste dont la tête est particulièrement répugnante :
L’élément « air », composé d’oiseaux :
et l’élément eau, composé notamment de poissons :
Le cuisinier dans un sens (le plat, composé apparemment de porcelets ) :
et dans l’autre !
Enfin et pour finir ce petit aperçu de l’expo, une très belle huile sur bois, « Flora » composée, bien sûr, de fleurs !