du 13 octobre 2011 au 11 mars 2012
Titre de l’exposition
Le titre de cette exposition, assez étrange et imprononçable, fait penser à un exercice de diction : « Expressionismus & Expressionismi » autrement dit : « Expressionnisme et Expressionnismes » : Der Blaue Reiter vs Brücke » (« le cavalier bleu » contre « le pont »). Le versus n’est d’ailleurs pas tellement logique ici, puisqu’en fait, ces deux mouvements semblent s’ignorer (et non s’opposer) pour former un pan de l’expressionnisme allemand.
Marc Restellini, directeur de la Pinacothèque nous prévient : « Ce titre est un néologisme qui fait référence à l’importante exposition de Venise sur le Futurisme Futurismo & Futurismi, en 1986 »…
Tout est ici mélangé, la Pinacothèque ayant évité d’exposer « artiste par artiste », et il est assez ludique (comme nous le propose la Pinacothèque) d’essayer de deviner à quel mouvement appartient telle ou telle toile.
Sur l’étiquette de la toile figure d’ailleurs un petit rectangle orange pour « Die Brücke » et un bleu pour « Der Blaue Reiter », ça peut aider !
Der Blaue Reiter (« Le Cavalier Bleu »), était un mouvement intellectuel d’artistes, réalisant des tableaux de composition en général assez plate, Kandinsky en étant un bon exemple. Il est russe, mais il n’y a pas que des allemands dans les mouvements expressionnistes allemands
Ça ressemble à de l’aquarelle sur papier, même si c’est souvent de l’huile sur toile !
ainsi qu’August Macke :
A signaler à propos de Macke que sa « Cage à oiseaux » ressemble étonnamment à un Matisse !
Par contre, je classerais volontiers Alexej von Jawlensky avec son « Portrait de Marianne von Werefkin » (peintre) dans les « sensitifs », c’est-à-dire les « Brücke »
Ou Marianne von Werefkin avec « Le Chiffonnier » également dans les Brücke !
Et enfin Gabriele Münter avec son étonnant « Paysage au mur blanc » que je mettrais entre les deux.
Die Brücke (le pont)
Là, c’est le côté sensitif, voire sensuel qui domine, il y a souvent des empâtements, des couleurs fortes, comme avec Emile Nolde et ses « Grands Pavots » (il y a ici plusieurs toiles magnifiques de lui)…
Dès la première salle, peinte en jaune clair (étonnant et rare mais mettant bien en valeur les toiles, nous sommes accueillis à cette exposition par cette très belle et très étonnante toile qui a un côté fauve indéniable :
Mais il y a aussi dans ce mouvement, le rêve du « paradis sur terre », là où tout n’est que calme, luxe et volupté, comme sur le logo de l’article (affiche de l’exposition : Baigneuses dans la baie d’ Erich Heckel © photo : Achim Kukulies, Düsseldorf© Adagp, Paris 2011), mais où le résultat des courses me semble un peu en dessous de ce qu’on pourrait en attendre…
Sinon c’est une très belle exposition qui mérite largement d’être vue !