« la Famille Royale » de William T. Vollmann

La famille Royale en question n’est pas de celles qui figurent dans « Point de Vue ».

La Reine, c’est la « reine des putes » (sorte de mère maquerelle apparentée à la reine du royaume des abeilles) et la famille c’est les putains qui l’entourent .

Encore un pavé de plus de 900 pages, mais qui se lit (presque) d’une traite.

Toute l’histoire se passe dans les bas-fonds de San-Francisco et même dans des milieux plus fréquentables.

Le moins que l’on puisse dire est que le parler est cru, très cru même, scatologique, sale, parfois répugnant, le tout écrit dans un style magnifique.

Une histoire dont la trame est absurde apparemment : deux frères, dont l’un est un détective privé et connaît des fins de mois difficiles et l’autre, celui qui a réussi, important avocat d’affaires. Mais ils ne s’entendent pas. Tyler, le détective, pense qu’il a la marque de Caïn au front. Il part pour un client mafieux à la recherche de la mythique « reine des putes » dont tout le monde parle mais que personne n’a vraiment vu. Il la trouve enfin et tombe amoureux d’elle (après avoir été amoureux de la femme de son frère).

Il finit par évoluer dans le milieu sordide de la prostitution, de la drogue et de l’alcool, de la misère à l’état pur.

Ce roman est émaillé de citations bibliques qui ne sont pas là par hasard (il y a des clefs à découvrir !).

Quelques passages :

« La nuit. L’horloge venait juste de régurgiter l’heure supplémentaire qu’elle avait avalée pendant le printemps. Aussi faisait-il désormais nuit beaucoup plus tôt.(…) Le bus 15 passa, exhibant sa cargaison de bipèdes comme un aquarium mobile (…). Outre son commerce de peupliers, Monsieur Brady était, comme nous l’avons constaté, un impresario. Pourquoi tourner davantage autour du pot-de-vin ? »

C’est du grand roman américain.

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés