« L’information » de Martin Amis

Martin Amis est un écrivain anglais originaire du Pays de Galles où il est né en 1949. Il fait de brillantes études à Oxford et devient critique de livres pour un journal londonien, puis directeur littéraire et enfin écrivain.

L’histoire

Le roman est publié en 1995.

Le personnage principal, Richard, est un écrivain dont les romans ne se vendent pas. Il a a fait de brillantes études à Oxford, est devenu critique de livres pour un journal anglais et écrit parallèlement des livres qui ne se vendent pas. A part le dernier point, toute ressemblance etc…

Un ami de Richard, ancien d’Oxford comme lui, son jumeau astrologique, après des études médiocres, devient un écrivain célèbre tout en publiant de très mauvais romans. La chance et la démagogie y sont sans doute pour quelque chose.

Martin Amis

Richard devient donc jaloux et en arrive même à vouloir faire tuer son ami !

Suit tout un combat psychologique entre les deux hommes, d’autant plus que son « ami » devenu célèbre, l’emmène avec lui aux USA pour une tournée de signatures. Seulement, Richard n’est pas connu et il évolue donc dans l’ombre de la gloire de celui qui est devenu son ennemi intime, le tout à coup d’humiliations répétées (pas les mêmes hôtels, pas les mêmes voitures, etc.)

De plus, il est marié avec l’ancienne maîtresse de son « confrère » qui lui reproche constamment de ne pas bien gagner sa vie (d’autant plus que c’est un peu elle qui, avec son travail, fait bouillir la marmite !). Ils ont deux enfants (des jumeaux).

D’ailleurs, le thème de la gémellité est omniprésent dans ce livre.

Les rouages, apparemment absurdes de la vie (mais qui sont en fait des clefs), sont bien huilés cette histoire.

L’auteur y fait de nombreux apartés et passe du « je » au « il » sans transition, en osmose totale avec l’histoire qu’il raconte, le tout entre des tranches d’astrophysique (qu’il semble d’ailleurs bien connaître) et de réflexions sur l’univers.

Mais pourquoi ce titre « l’information » ? Il y a sûrement une clef, mais j’avoue ne pas l’avoir trouvée, bien que le mot revienne souvent (« il cherchait de l’information », « il s’intéressait à l’information » ; etc.)

L’humour ne manque pas et va crescendo jusqu’à la fin.

Un grand auteur anglais. A lire.

Extraits :

Sur les poètes p. 138

Les poètes ne savent pas conduire. Si un poète sait conduire, méfiance. Si un poète se met au volant, méfiance. Ou bien, s’il sait conduire, c’est de ses poèmes qu’il faut se méfier.

Les cons et les connards p.139

Pour nuancer un peu les choses, il faudrait dire qu’un con n’est pas la même chose qu’un connard, un océan les sépare. On est tous des cons à nos heures, mais un connard est un connard à toutes les heures.

De l’hypocondrie du héros p. 206 :

Il gérait ses maux et ses douleurs au quotidien et ne soupçonnait plus qu’il était atteint d’un cancer, de dystrophie musculaire, de la fièvre d’Ebola ou de Lassa, d’un hantavirus transmis par les rats, du syndrome d’un choc toxique ou d’un staphylocoque contre lequel les antibiotiques étaient impuissants. Ni de la gangrène ou de la lèpre. Désormais, il était persuadé qu’il était atteint de toutes ces maladies.

Du séjour dans les toilettes d’un avion entre Londres et les USA, dans lesquels il s’est enfermé pour un saignement de nez, p. 297

Une demi-heure plus tard, Richard en sortit ; après son passage, l’état des toilettes évoquait la cuisine d’un tueur en série qui aurait manqué de rigueur au moment culminant de sa carrière.

 

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