C’est une biographie du grand roi, mais vue sous un angle particulier. Nous sommes en effet à l’intérieur de la tête de Louis XIV, voyons avec ses yeux, sentons avec son coeur, calculons avec son cerveau, mais aussi souffrons avec son corps.
J’ai vu les deux tomes comme un peintre : le tome I serait de couleur chaude, le II teinté de couleurs froides, même glaciales. Quelque chose lie les deux livres, qui revient sans cesse dans l’esprit de cet homme : la Mort qui rôde.
L’écriture est simple, la lecture est fluide, le roi en devient terriblement réel et proche.
Un roi autoritaire certes, mais avec une conscience aigüe de son devoir et de la grandeur de la France. Un sens parfois étrange de la famille aussi : il lui faut ses maîtresses, (les anciennes qu’il rejette cruellement et les nouvelles) autour de lui, mais il reconnaît et donne un statut à ses enfants illégitimes.
On a du mal parfois à le suivre sur ses dépenses, de guerre ou autres, lorsqu’il fait la sourde oreille à Colbert ou Louvois.
On est étonné sur les petits arrangements qu’il fait avec sa piété, surtout dans le tome 1 avec un sincère changement d’attitude sans doute, lorsqu’il épouse Madame de Maintenon.
Voici un extrait de l’avant-dernier chapitre qui ne dévoilera rien que vous ne connaissiez déjà. Le roi est à la fin de sa vie, il se regarde dans un miroir et se souvient : « Il était le Roi-Soleil. Sa beauté rayonnait au milieu des danseurs. Il chevauchait toute une nuit pour rejoindre Louise de La Vallière ou Athénaïs de Montespan.
Il bondissait hors des tranchées durant les sièges des villes. Il s’élançait sur les parapets, les glacis, se plaçant en avant des troupes, alors que tonnaient les canons.
Et la reine, ses maîtresses, leurs dames d’honneur, leurs jeunes suivantes attendaient dans les carrosses que Louis le Grand revienne vers elles.
Il lève lentement un bras, et ce mouvement est douloureux. »
Un arbre généalogique nous aide à nous y retrouver dans la succession, nombreuse mais décimée de Louis XIV. Et à la fin, une chronologie des évènements met de l’ordre dans notre esprit, surtout si on ne peut lire le livre d’une traite.