De Giotto à Caravage,
Les passions de Roberto Longhi
Au Musée Jacquemart-André
27 mars – 20 juillet 2015
Cette exposition est consacrée aux (re) découvertes de Roberto Longhi (1889/1890 – 1970) en matière de peintres de la Renaissance italienne, de Giotto à Caravage, comme l’indique le titre de l’exposition.
Roberto Longhi était un historien d’art réputé mais aussi un collectionneur et 80% des oeuvres exposées ici viennent de sa collection.
De nombreux peintres de la Renaissance italienne sont exposés ici, du 15ème aux 16ème et 17ème siècles.
Cette exposition commence par des oeuvres du Caravage et on est d’ailleurs accueilli par le Garçon mordu par un lézard qu’il réalisa à 23 ans (et qui est l’affiche de l’exposition ci-dessus).
Les peintres, plus ou moins imitateurs du Caravage sont aussi représentés ici. On les nomme les « caravagesques », la plupart contemporains du Caravage qui ne s’opposait pas à ce qu’on le copie. Par contre il n’a pas été vraiment suivi dans le temps.
Mais Roberto Longhi s’intéressait aussi à l’Art de son époque et aimait à comparer les styles des peintres avec les anciens.
Ainsi, il pensait notamment que Cézanne s’inspirait de Piero della Francesca.
Pour attribuer un tableau qu’il repérait à tel ou tel peintre, il lui arrivait de réunir quelques amis, experts en peinture comme lui et ils discutaient à n’en plus finir sur des détails des oeuvres.
C’est donc une partie de la très belle collection d’un grand historien d’art que l’on peut voir ici.
Vous avez jusqu’au 20 juillet 2015.
Biographie de Roberti Longhi (source Jacquemart André)
Il naît à Alba, dans le Piémont. Il est le dernier des trois enfants de Giovanni, professeur de lettres à l’école royale d’Oenologie et de Viticulture Humbert Ier, et de Linda Battaglia, institutrice, originaires de la province de Modène.
Sa date de naissance est généralement fixée au 28 décembre 1890, mais Alvar González-Palacios a récemment précisé qu’en réalité, Longhi était né fin 1889 et avait été inscrit sur le registre d’état civil en janvier 1890. Il fréquente pendant cinq ans le collège Govone d’Alba.
1907
Il obtient son diplôme au lycée Gioberti de Turin. Il s’inscrit à la faculté de lettres de cette ville et fréquente le cours d’histoire de l’art dispensé par Pietro Toesca.
1910
Il découvre avec enthousiasme les innovations picturales de Courbet et Renoir à la Biennale de Venise.c enthousiasme les innovations picturales de Courbet et Renoir à la Biennale de Venise.
1911
Le 28 décembre, il obtient sa laurea avec une thèse sur le Caravage, sous la direction de Pietro Toesca.
1912
Il collabore à La Voce et y publie ses premières critiques (Pater, Fromentin) et son premier essai, Rinascimento fantastico. En septembre, il part s’installer à Rome. Après une discussion sur Cosmè Tura, il obtient une bourse d’études à l’école de spécialisation en Histoire de l’art dirigée par Adolfo Venturi.
1913
Il entame une intense collaboration avec L’Arte, la revue dirigée par Adolfo Venturi, tout en poursuivant celle avec La Voce, où il publie Mattia Preti (critica figurativa pura), son premier essai consacré à un sujet caravagesque, et I pittori futuristi. À Rome, il commence à enseigner aux lycées Visconti et Le Tasse. Durant l’année scolaire 1913-1914, il donne un cours d’histoire de la peinture de l’Antiquité tardive à Cézanne. Les fascicules de ses cours seront réunis dans la Breve ma veridica storia della pittura italiana, publiée à titre posthume en 1980. Mort de son père Giovanni.
1914
Il publie dans L’Arte l’essai Piero dei Franceschi e lo sviluppo della pittura veneziana et son premier ouvrage, Scultura futurista: Boccioni, pour la Libreria della Voce. Mobilisé, il doit renoncer à un voyage prévu en Europe ; à la place, il part en Vénétie explorer l’arrière-pays.
1916
Il vit à Milan avec sa mère et sa soeur. Il poursuit son activité de critique pour L’Arte, où il publie l’essai Gentileschi padre e figlia.
1920
Il entreprend un Grand Tour à travers la France, l’Espagne et l’Europe centrale avec le collectionneur Alessandro Contini Bonacossi – son ancien compagnon d’armes dont il devient conseiller – et Vittoria, l’épouse de celui-ci.
1922
Il s’installe à Rome, où, ayant obtenu le diplôme lui permettant d’exercer dans l’enseignement supérieur, il enseigne à l’université à partir de l’année 1922-1923, avec un cours intitulé «Identité théorique et historique des trois arts figuratifs»
1924
Il épouse Lucia Lopresti, qui avait été son élève au lycée Visconti et qui deviendra romancière sous le pseudonyme d’Anna Banti.
1926
Il codirige avec Emilio Cecchi la revue Vita artistica.
1927
Il fonde avec Cecchi la revue Pinacotheca. Il publie aux éditions Valori plastici la monographie Piero della Francesca, qui est l’une de ses oeuvres les plus connues. Il publie dans les pages de Vita Artistica des études sur différents sujets, dont Di Gaspare Traversi, ‘La Notte’ di Rubens a Fermo, Andrea del Sarto (ce dernier texte figurant dans les Precisioni nelle Gallerie Italiane. La Galleria Borghese).
1928-1929
Il publie dans Pinacotheca les Quesiti caravaggeschi, résultat de l’approfondissement des thèmes traités pour sa thèse de laurea.
1934
Il publie l’Officina ferrarese, fruit de son intérêt croissant pour la peinture émilienne, inauguré par sa conférence pisane consacrée à Vitale da Bologna en 1931. Il remporte le concours d’accès à la chaire d’histoire de l’art médiéval et moderne à l’université de Bologne, où il enseignera jusqu’en 1949.
1935-37
Il réside à Bologne.
1937
Il est nommé professeur titulaire et directeur général des Antiquités et des Beaux-arts à Rome pour la période 1937-1938.
1939
Il s’installe avec Anna Banti à la villa « Le Tasse » sur les collines de Florence. Il dirige avec Carlo Ludovico Ragghianti la revue La Critica d’Arte.
1940
Il publie les Fatti di Masolino e Masaccio dans La Critica d’Arte.
1941
Il publie l’essai Arte italiana e arte tedesca, texte de la conférence donnée à Florence dans le cadre du cycle « Romanité et germanisme ».
1942
Il publie l’essai Carlo Braccesco aux éditions de l’Institut national d’études sur la Renaissance de Milan.
1943
Il est suspendu de ses fonctions universitaires pour avoir refusé de servir sous la République sociale italienne. Il fonde le périodique Proporzioni, inauguré par l’essai Gli ultimi studi sul Caravaggio e la sua cerchia.
1945
Il reprend ses fonctions d’enseignant à l’université de Bologne.
1946
Il publie le Viatico per cinque secoli di pittura veneziana, compte-rendu de l’exposition Cinque secoli di pittura veneziana organisée à Venise en 1945.
1948
Il organise à Bologne une exposition sur Giuseppe Maria Crespi.
1949
Il est nommé à la chaire d’histoire de l’art médiéval et moderne de l’université de Florence ; il y restera jusqu’en 1966, date à laquelle il atteint la limite d’âge et cesse d’enseigner.
1950
Il fonde Paragone et publie dans le premier numéro le texte programmatique de cette revue, Proposte per una critica d’arte. L’Accademia dei Lincei lui décerne le prix du Président de la République Luigi Einaudi pour la Critique d’art et la Poésie.
1951
Il organise au Palazzo Reale de Milan la grande exposition Caravage et les caravagesques (Mostra del Caravaggio e dei caravaggeschi).
1952
Il publie une monographie consacrée à Caravage (Il Caravaggio).
1953
Il organise l’exposition I pittori della realtà in Lombardia au Palazzo Reale de Milan.
1956
Il publie l’ouvrage Il Correggio e la Camera di San Paolo a Parma. Il entreprend l’édition de ses Opere complete, compilation de ses écrits.
1958
Il organise l’exposition Arte lombarda dai Visconti agli Sforza, conclusion programmatique du triptyque des expositions milanaises.
1970
Il meurt le 3 juin.
Son dernier texte, Un apice di Polidoro da Caravaggio, paraît à titre posthume dans Paragone. Conformément à sa volonté, la Fondation d’études d’histoire de l’art qui porte son nom est créée l’année suivante (1971).