Peintre et galeriste

Hwang Lih-Ren

Je rencontre HWANG Lih-Ren dans sa Galerie, Passage Choiseul à Paris. Murs blancs. Calme. Sensation d’harmonie et de paix. Bruit d’eau qui coule doucement. Un petit jardin derrière, l’ambiance est très « zen ».

Journal des Peintres : Il est plutôt rare de rencontrer un artiste qui ait sa propre galerie. J’ai toujours entendu dire qu’il fallait choisir, ou la galerie ou la peinture, mais qu’on ne pouvait pas faire les deux.

Hwang Lih-Ren : C’est ce que je croyais avant, mais c’est en fait une question d’organisation. De plus je suis heureux de rencontrer les gens qui entrent dans ma galerie, quand on expose dans une galerie extérieure, on n’a plus aucun contact avec le public, on est un peu déconnecté… Et puis, je crois que le peintre est le mieux placé pour vendre sa peinture.

JDP : Avez vous une formation commerciale ?

HLR : Non mais ça n’est vraiment pas la peine. Il est inutile de se fatiguer à convaincre le client d’acheter. Celui qui veut acheter sait exactement ce qu’il veut acheter. Il n’y a rien besoin de lui dire.

JDP : Avez vous du stock ?

HLR : Ceux qui ont du stock sont généralement ceux qui ne vendent pas … (rires)

JDP : Votre oeuvre semble assez figurative. Vous n’aimez pas l’abstrait contemporain par exemple ?

HLR : J’aime l’abstrait contemporain, il est bon que la peinture avance, mais je n’aime pas les gribouillages, on voit très bien la différence entre les deux…

JDP : Vous semblez être à la frontière entre le figuratif et l’abstrait. Il se dégage une atmosphère de rêve de vos toiles…

HLR : je suis à l’angle d’équilibre entre l’abstrait et le figuratif.

JDP : Êtes vous heureux de peindre, de créer ?

HLR : Oui je suis bien dans ma peau, j’aime ce que je fais, mais il ne faut pas oublier que la création est une souffrance.

JDP : Avez vous déjà exposé aux Etats-Unis ?

HLR : Non, mais je suis allé à New York il y a quelques mois. C’est une ville dans laquelle les galeries sont peu à peu remplacées par des boutiques de fringues. A Soho par exemple.

JDP : Que pensez vous de la peinture actuelle, de ce que font les peintres, en France en particulier.

HLR : A notre époque, il y a beaucoup de gens qui aiment et qui font de la peinture, c’est très bien. Mais c’est comme pour tous les métiers, il y a des bons et des mauvais. Lorsque j’étais étudiant, le domaine de l’art me paraissait très pur et très sincère ; mais une fois sorti de l’école, j’ai rencontré beaucoup de difficultés et je me suis aperçu qu’être artiste est très dur…

Et puis tout le monde n’est pas fait pour devenir peintre.

Ça me rappelle l’histoire de ce peintre américain qui avait acheté une boutique pour en faire une galerie d’art. Il voulait vivre de sa peinture mais n’a pas réussi. Du coup, il a écrit un livre « comment réussir dans le métier d’artiste » qui s’est très bien vendu et il est devenu très riche ! Comme quoi un mauvais peintre peut toujours faire un excellent homme d’affaires ! Il ne faut jamais désespérer !

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Le site de Hwang Lih-Ren

HWANG Lih-Ren est né en 1963 à Taiwan. Licence des Arts à 
l’Université de la Culture Chinoise.
Expose ensuite à Taipei
Arrive à Paris en juillet 1991.
Plusieurs expositions en France et à l’étranger. Nombreux 
prix. Nombreux voyages d’étude, à Venise, Rome, Florence, 
Malte et plus récemment la Turquie. En 2004, il devient
 sociétaire de la fondation Taylor à Paris.

 

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