Peintres de la lumière, Sargent et Sorolla

 Peintres de la lumière, Sargent et Sorolla

Cette exposition se déroule jusqu’au 15 Mai 2007, dans le cadre d’un Petit-Palais rénové, avec beaucoup de talent d’ailleurs, mettant notamment particulièrement en valeur la centaine d’oeuvres exposées.

Elle nous donne l’occasion d’admirer les oeuvres de Sargent (1856-1925) dont on connaît l’élégance et le raffinement et surtout de découvrir l’espagnol Joaquín Sorolla y Bastida (1863 – 1923), ce peintre extraordinaire, ayant mené la technique impressionniste à son plus haut niveau.

Joaquín Sorolla y Bastida (1863 – 1923)

Joaquin Sorolla est né en 1963 à Valence en Espagne. Orphelin de père et mère à deux ans, il est élevé par son oncle et travaille avec lui dans sa forge. Le soir, il suit des cours de dessin. De 1878 à 1880, il est étudiant à l’Ecole des Beaux-Arts de Valence et commence à s’initier à la peinture de plein-air. En 1885, un voyage à Paris lui fait découvrir sa tendance au réalisme, trop classique et qui n’apporte rien, et l’impressionnisme, dont il appliquera assez vite la technique. En 1888, il se marie avec Clotilde qui lui donnera deux filles.

Il fera de la peinture « sociale » puis réalisera de nombreux portraits de personnalités ((la reine d’Espagne Victoria Eugenia et le président des États-Unis, Monsieur Taff) de sa famille et d’amis s’orientant de plus en plus vers l’impressionnisme.

Il peint ses premiers jardins en 1908.

Victime d’une attaque d’hémiplégie en 1920, li ne peindra plus jusqu’à sa mort en 1923.

Sa veuve lèguera tous ses biens à l’Etat Espagnol, ce qui permettra de réaliser le Musée Sorolla à Madrid.

Quelques oeuvres de Joaquin Sorolla présentées à cette exposition :

 

 

Autoportrait

Un autoportrait sans concession et qui montre une virtuosité extraordinaire, alors qu’il se considérait comme un amateur dans le domaine du portrait !

Autoportrait Sorolla
1904 Huile sur toile 66 x 100,5 cm © Musée Sorolla, Madrid

 

 

Instantané, Biarritz

Merveilleuse toile dans laquelle on voit la femme de Sorolla, se préparant à faire une photo sur la plage de Biarritz avec, en arrière plan, leurs deux enfants, Maria et Elena. L’un de ses enfants fait une tache rouge dans ce tableau plutôt dans des dégradés de blanc-gris-bleu.

Instantané, Biarritz Sorolla
1906 Huile sur toile 62 x 93,5 cm © Musée Sorolla, Madrid

 

 

Promenade au bord de la mer

Cette toile, l’un des chefs-d’oeuvre de Sorolla, illustre parfaitement le titre de l’exposition et la « touche impressionniste » y est particulièrement évidente.

Promenade au bord de la mer Sorolla
1909 Huile sur toile 200,5 x 200 cm © Fundacion Museo Sorolla, Madrid

 

 

Maria coiffée d’un chapeau

Ce portrait magnifique de sa fille Maria est fantastique, à la fois par la touche sûre qui rappelle le Manet impressionniste et par une virtuosité dans le maniement des gris.

Maria coiffée d’un chapeau Sorolla
1910 Huile sur toile 40 x 80 cm Collection privée © Archivi Pons-Sorolla, Madrid

 

 

Ma femme et mes filles au jardin

La lumière et la vie émanent de cette toile, un exemple dans le traitement de l’ombre et de la lumière rarement atteint, une maîtrise absolue.

Ma femme et mes filles au jardin Sorolla
1910 Huile sur toile, 166 x 206 cm © Collection Masaveu, Oviedo

 

 

Jardin de la maison Sorolla

Sorolla, à l’instar de Monet, peint ici sa maison, la « maison Sorolla », sous tous les angles, reprenant même des détails, comme on le voit dans le logo de l’article ci-dessus (représentant une jarre).

Là aussi, il y a de la maîtrise, de la poésie, un laisser-aller apparent avec une déclinaison de couleurs extraordinaire.

Jardin de la maison Sorolla – Sorolla
1920 Huile sur toile, 54,5 x 73,8 cm © Museo Sorolla, Madrid

 

 

John Singer Sargent (1856-1925)

Sargent est né en 1856 en Italie de parents américains qui habitent en Europe.

Il n’ira aux États-Unis pour la première fois qu’à l’âge de vingt ans.

Très cultivé, il parle l’anglais, le français, l’italien et l’allemand.

Il sera l’élève de Carolus Duran.

Son style est plus classique que celui de Sorolla, même si on y découvre parfois une touche impressionniste. Il est d’ailleurs l’ami de Monet avec lequel il peint à Giverny en 1885.

Il voyage énormément.

Il réalisera le portrait du Président des États-Unis du moment, Theodore Roosevelt, ce qui constitue un point commun avec Sorolla !

Ils se sont d’ailleurs rencontrés brièvement à l’occasion d’une exposition en 1903.

Il connaît la gloire en Amérique vers la fin de sa vie.

En 1914, il devient « peintre de guerre » en France.

Il meurt à Londres d’un infarctus en 1925.

 

 

Quelques oeuvres de Sargent présentées à cette exposition :

Une série d’aquarelles de Sargent sont présentées ici, dans une salle, ce ne sont malheureusement pas les meilleures ».

On en trouvera d’excellentes (et aussi des huiles et des dessins) sur un site entièrement consacré à ce grand peintre, la John Singer Sargent Virtual Gallery.

Une affichette dans le musée nous prévient que c’est sa mère qui obligea ses enfants à faire de l’aquarelle (freudien !).

Vue de Venise, vers 1906 ( Sargent )
Aquarelle et gouache sur papier blanc 34,5 x 49 cm © Photothèque des Beaux-Arts de la Ville de Paris Photo Patrick Pierrain

 

 

Portrait de Madame Allouard-Jouan

Un très joli portrait, dans les noirs, dédicacé à Madame Allouard-Jouan : on peut voir dans le haut du tableau, peinte en rouge, la dédicace suivante : « A Madame Allouard-Jouan. Témoignage d’amitié. »

Portrait de Madame Allouard-Jouan (Sargent )
1882 huile sur toile 74,5 x 56,5 cm © Photothèque des Beaux-Arts de la Ville de Paris Photo Patrick Pierrain

 

 

Lady Agnew of Lochnaw

Le portrait ci-dessous est l’un des plus remarquables de Sargent présentés ici, par la présence du modèle, l’intensité de son regard, la splendeur de la robe, et l’harmonie des couleurs.

Lady Agnew of Lochnaw (Sargent )
1892 Huile sur toile 127 x 101 cm © National Gallery of Scotland, Edimbourg

 

 

Arthur George Maule Ramsay, Lord Dalhousie

Ce magnifique portrait du Comte de Dalhousie est aussi amusant. Car si son attitude montre une certaine arrogance, malheureusement pour lui, Sargent a représenté avec ironie la trace de son chapeau sur le haut du front !

Arthur George Maule Ramsay, Lord Dalhousie (Sargent )
1900 Huile sur toile 146 x 99 cm The earl of Dalhousie

 

Une très belle exposition à ne surtout pas manquer (jusqu’au 13 Mai 2007).

 

 

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