Picasso. La passion du dessin

A l’occasion du XXème anniversaire du Musée Picasso à Paris

du 28 septembre 2005 au 9 janvier 2006

À l’occasion de son XXème anniversaire, le musée Picasso nous a fait un beau cadeau : deux expositions. La première était consacrée au dessin en général et s’intitulait « Picasso. La passion du dessin » et la seconde « Autour des demoiselles d’Avignon », nous présentait les carnets de croquis et les esquisses qui présidèrent à la réalisation de cette oeuvre.


« Picasso. La passion du dessin »

L’exposition commence par des portraits d’une facture très classique. Des dessins qui montrent que Picasso maîtrisait parfaitement la technique.

Puis, on voit l’évolution dans la recherche.

L’invention picturale est là, à chaque page de carnet, il crée sans arrêt, il invente et se renouvelle constamment, mais avec assurance ; il dessine, il peint, fait des affiches, de la sculpture, des projets de décors pour le théâtre, de costumes, de rideaux de scène, le tout généralement dans de petits carnets, sur des toiles, sur tout ce qui lui tombe sous la main, comme par exemple ci-dessous, une « tête », peinte à la gouache sur un papier des Galeries Lafayette (voir en bas à gauche). Cette tête est pratiquement à « l’échelle 1 » !

***l’image se trouvait ici, mais après l’exposition, nous n’avons pas l’autorisation de la laisser en ligne

Il lui arrive aussi de faire des choses étonnantes, avec certains supports particuliers.

Par exemple, plus loin dans cette exposition, une « tête de femme sur sapin », qui est gravée et encrée en noir (noir sur noir et pourtant on voit très bien le sujet !).

Une salle entière est consacrée à « l’homme au mouton », sculpture en bronze d’environ deux mètres représentant un homme portant un mouton

Dans cette salle se trouve un nombre assez considérable d’esquisses ayant servi à l’élaboration de cette oeuvre dont Picasso a dit « après je ne sais combien d’esquisses et de mois de réflexion, j’ai monté cette statue en une seule après-midi ».

Car si Picasso va généralement très vite dans l’exécution, il passe beaucoup de temps à y réfléchir avant. Et nous même, spectateurs, passons souvent trop peu de temps à regarder (Van Gogh disait à son frère « Lorsqu’on dira que cela est trop vite fait, tu pourras y répondre qu’eux, ils ont trop vite vu »). Cette phrase pourrait s’appliquer aussi à Picasso.

A propos de ces expositions, on peut se demander si Picasso les aurait appréciées (mais nous les apprécions !)… Car il avait dit :

« Je voudrais arriver à ce qu’on ne voit jamais comment mon tableau a été fait. Qu’est-ce que cela peut faire ? Ce que je souhaite c’est que de mon tableau se dégage uniquement l’émotion »*.


Ci-dessous quelques dessins sur les 350 exposés : ***les images se trouvaient ici, mais après l’exposition, nous n’avons pas l’autorisation de les laisser en ligne.


« Autour des demoiselles d’Avignon »

Tout le but de cette exposition est, me semble-il, de mettre en relief la manière dont Picasso travaillait, autour d’une oeuvre comme « les demoiselles d’Avignon ».

Cette toile aurait aussi pu s’intituler « la maison close », car c’est bien de cela qu’il s’agit. Pas de rapport avec les « grandes baigneuses » de Cézanne, par exemple (sauf évidemment dans la composition).

L’idée de départ était de faire des jeunes femmes nues, devant leurs « clients », en l’occurrence un marin et un étudiant en médecine.

A l’origine, la femme de gauche était l’étudiant en médecine.

Quant à la femme de droite, assise, elle était le marin !

C’est l’avantage de la peinture à l’huile que de pouvoir à tout moment modifier son tableau.

Cette toile qui annonce le cubisme, fut accueillie par certains avec consternation… Serguei Shchukin (homme d’affaires et collectionneur moscovite) aurait dit à Gertrude Stein en découvrant la toile « quelle perte pour l’art français ! »…

* Picasso « Propos sur l’art » collection art et artistes – Gallimard

 

Site du Musée Picasso

le 6 octobre 2005

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