Raphaël, les dernières années, au Louvre

Une exposition importante !

Raphaël, Portrait de Bindo Altoviti

Une centaine de peintures, dessins et tapisseries est ici présentée.

On est ébloui par les couleurs vives de beaucoup de tableaux de Raphaël, par sa maîtrise du dessin et de la couleur !

Il s’agit ici de présenter les oeuvres des sept dernières années de la courte vie de Raphaël (il est mort à 37 ans d’un excès de « plaisirs amoureux » comme l’a prétendu Vasari. En fait ce serait plutôt d’excès de travail, il cumulait les fonctions de peintre et d’architecte).


Raphaël est est le fils du peintre et poète, Giovanni Santi, ayant lui même étudié auprès de Piero della Francesca, et peintre de la cour du duc d’Urbino

 

Une véritable entreprise

Raphaël possède une véritable petite entreprise aidé par de nombreux peintres (son atelier comprendra jusqu’à 50 élèves et collaborateurs !) et ses principaux assistants, Giulio Romano et Gian Francesco Penni, qui sont également de très grands peintres.

 

Raphaël et le portrait

On est absolument ébloui par ses portraits qui, bien que d’une précision remarquable, vont au-delà du « bien peint » ou du trompe l’oeil. Ils ont quelque chose en plus, une sensibilité, le rendu d’une expression, de la finesse et de la grâce.

Le  » Portrait de Bindo Altoviti » qui sert d’affiche à l’exposition (et de logo à l’article)  en est un exemple frappant (cliquez dessus pour le voir en plus grand).

 

Giulio Romano et Gian Francesco Penni

Les « assistants »  de Raphaël sont ici très présents, surtout Giulio Romano. Voici un portrait à couper le souffle. On admirera les plis de la robe en velours, avec cette merveilleuse couleur rouge :

Giulio Romano

Giulio Romano, Portrait de Doña Isabel de Requesens y Enríquezde Cardona-Anglesola, 1518. Huile sur bois transposée sur
toile. H. 120 ; l. 95 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, INV. 612 © RMN (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

 

 Gian Francesco Penni

Moins de tableaux de Gian Francesco Penni ici .

Par contre, il y a plusieurs études, dessins, lavis, comme celle ci-dessous pour l’enfant de la « Madone au candélabre » :

Gian Francesco Penni

Attribué à Gian Francesco Penni, Étude pour l’Enfant de la Madone aux candélabres, vers 1513-1514. Brosse et lavis sur
papier. H. 16 ; l. 20,3 cm. Oxford, The Ashmolean Museum, 1846, WA1846.213 © Ashmolean Museum, University of Oxford

Voici ci-dessous un très bel autoportrait du Maître (à gauche) en compagnie de son assistant Giulio Romano  :

 Autoportrait avec Giulio Romano
Raphaël, Autoportrait avec Giulio Romano, 1519-1520. Huile sur toile. H. 99 ; l. 83 cm. Paris, musée du Louvre,
département des Peintures, INV. 614 © RMN (Musée du Louvre) / Gérard Blot

Très proche des milieux ecclésiastiques, et notamment du Vatican, il fit de nombreux tableaux à thème religieux, comme la très belle Sainte-Cécile, patronne des musiciens .

Elle est représentée ici avec quatre saints dans Paul. Le regard tourné vers le ciel, elle entend la musique céleste et, du coup baisse son instrument et les instruments qui jonchent le sol sont cassés, car elle comprend que la musique « terrestre » n’est rien comparée à la musique céleste.

SAINTE CECILE

Raphaël,  Sainte Cécile et quatre saints, vers 1515-1516. Huile sur bois transposée sur toile. H. 238,5 ; l. 155 cm. Bologne, Pinacoteca
Nazionale, Inv. 577 © 2012 Photo Scala, Florence – courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

Mais ses sujets ne sont pas seulement religieux. Voir par exemple l’admirable portrait de La Donna Velata, dont Vasari dira qu’il s’agit de  la femme que Raphaël
« aima jusqu’à la mort ».

Raphaël, Portrait de femme, dit La Donna Velata

Raphaël, Portrait de femme, dit La Donna Velata, vers 1512-1518. Huile sur toile. H. 82 ; l. 60,5 cm. Florence,
Galleria Palatina, Palazzo Pitti, inv. Pal. no. 245 © 2012 – Photo Scala, Florence – courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali

La transposition sur toile

Vous remarquerez que de nombreux tableaux sont indiqués comme étant faits « d’huile sur bois transposée sur toile », ce qui consiste à enlever la peinture du bois sur lequel elle avait été posée à l’origine, pour la redéposer sur une toile.

Cela demande une délicatesse et des techniques de restauration complexes.

Et le résultat est (ici tout au moins) très satisfaisant. Pour ceux que cette technique intéresserait, de nombreux sites en parlent sur internet dont celui-ci : http://www.3atp.org/article/historique-du-metier.

 

Étonnante et belle exposition, riche en tableaux très colorés. A voir si vous passez par le Louvre.

 

 

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