Rembrandt et la figure du Christ au Louvre

Du 21 avril au 18 juillet 2011

C’est une grande et belle exposition que nous propose le Louvre, avec des tableaux magnifiques, de Rembrandt d’abord, mais aussi de beaucoup d’autres, contemporains ou non.

Rembrandt peint le Christ « d’après nature », ce qui peut sembler bizarre, sauf qu’il s’est servi de modèles, vraisemblablement d’origine juive, pour rendre au mieux la vérité de la figure du Christ.

Il est dit un peu partout que « Rembrandt est protestant », comme si c’était une explication à quoi que ce soit, alors que Rembrandt est protestant comme beaucoup de ses compatriotes hollandais du XVIIème siècle et que ça ne change rien à sa peinture suave, toute en émotion, avec des clairs-obscurs étonnants…

Les Pèlerins d’Emmaüs

A 23 ans il peint les « Pèlerins d’Emmaüs », une œuvre étonnante et belle.

On ne voit que le profil du Christ, on ne peut en distinguer les traits, c’est une façon de dire que, ressuscité, il n’est plus seulement un homme, mais qu’il a désormais une dimension divine.

Les Pèlerins d’Emmaüs
Rembrandt (Rembrandt Hermensz. van Rijn, dit) (1606 – 1669) Vers 1629 Huile sur papier marouflé sur bois – 39 cm x 42 cm
Monogrammé en bas à droite – Paris, Institut de France, musée Jacquemart-André, MJAP-P 848 © 2010 Musée Jacquemart-André
/ Institut de France / Scala Florence

 

Thème récurrent et profond chez Rembrandt, puisqu’une vingtaine d’année après ce premier « Emmaüs » de 1629 il le reprend sous des angles différent en 1648.

Les Pèlerins d’Emmaüs, ou Le Souper à Emmaüs
Rembrandt (Rembrandt Hermensz. van Rijn, dit) (1606 – 1669) 1648 Huile sur panneau d’acajou – 68 cm x 65 cm – Signé et daté
en bas à gauche : Rembrandt. f. 1648 – Paris, musée du Louvre, Inv. 1739 © 2010 Musée du Louvre : Philippe Fuzeau

On voit nettement les traits du Christ, de face au moment où, rompant le pain, il est reconnu par les pèlerins, et il est totalement humain.

 

Le « Christ en croix »

On verra aussi trois « Christ en croix », un de Jan Lievens, un autre de Jacob Adriaensz Backer et bien sûr celui de Rembrandt qui semble torturé, alors qu’il était d’usage à l’époque de le représenter plutôt magnifié.

Le Christ sur la Croix
Rembrandt (Rembrandt Hermensz. van Rijn, dit) (1606 – 1669) 1631 Huile sur toile marouflée sur bois
92,9 cm x 72,6 cm – Signé et daté sous les pieds du Christ : RHL 1631 – Le Mas-d’Agenais, Collégiale Saint-Vincent
© Eglise du Mas-d’Agenais, France / Giraudon / Bridgeman-Giraudon

A propos de cette oeuvre, signalons qu’elle vient de l’église du Mas d’Agenais qui l’a prêtée sous condition qu’on recrée les mêmes conditions de température et d’humidité qui existent dans ce lieu !

 

Les « petits portraits »

L’avant dernière salle est tapissée de nombreux petits tableaux du visage du Christ et l’un des plus émouvant et humain selon moi, est celui-ci-dessous :

Tête de Christ
Attribué à Rembrandt (Rembrandt Hermensz. van Rijn, dit) (1606 – 1669) Vers 1655 Huile sur panneau de chêne
– 24 cm x 19 cm – Amsterdam, Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed, NK 2774, en dépôt au Bijbels
Museum d’Amsterdam © Rijksdienst Cultureel Erfgoed

On verra également de très belles gravures de Rembrandt, mais aussi de Dürer et Mantegna.

 

Le sous-sol du Hall Napoléon a été divisé en deux pour présenter une autre exposition, « Claude le Lorrain – Le dessinateur face à la nature » qui fait à mon avis un peu double emploi avec celle du Grand Palais -Nature et Idéal – qui, il est vrai, finissait le 6 juin 2011, alors que celle-ci ne se termine qu’au 18 juillet.

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