Robert Ludlum et ses romans d’espionnage

Robert Ludlum (1927-2001) a été comédien, metteur en scène et, bien sûr romancier, après avoir fait un séjour dans l’armée, chez les Marines, pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’il était encore mineur !

Il aurait vendu 210 millions de ses romans à travers le monde, célèbre notamment pour avoir créé le personnage de Jason Bourne, très connu au cinéma, avec Matt Damon dans le rôle principal.

Il est mort en 2001 en Floride, dans des conditions étranges, dignes de ses romans d’espionnage : il a brûlé dans son fauteuil sous les yeux plus ou moins indifférents de sa nouvelle et jeune épouse qui n’a rien fait pour lui…

Après sa mort, il est devenu une « marque » ses romans continuant à paraître (écrits par d’autres, bien sûr).

La directive Janson

Le livre commence avec un attentat au Sri-Lanka. Puis nous faisons connaissance d’un individu singulier en la personne de Paul Janson. Il sait tout sur tout et il sait se dépêtrer des situations les plus inextricables.

C’est un ancien espion qui a décidé de laisser tomber le métier, mais qui n’en reste pas moins, comme disent ses supérieurs, une « machine à tuer » !

Un merveilleux saut en parachute, la nuit dans la tempête digne du radeau de la méduse version aérienne.

Ça dure plusieurs pages et on s’y croirait vraiment !

Paul Janson, accompagné par son équipe de super espions parvient à réussir une mission incroyable de complexité et de dangers.

C’est alors qu’on pense que le livre est fini, mais non, il commence !

Car Paul Janson s’est tout simplement « fait avoir » par de hautes instances…

Suit une chasse à l’homme particulièrement haletante, pleine de rebondissements, avec alternance de souvenirs de guerre récurrents. Paul Janson a « fait le Vietnam », il y a été fait prisonnier et torturé pendant plus d’un an. Il y a en quelque sorte deux romans en un.

Bonne analyse psychologique de l’ancien espion, la « machine à tuer » qui, arrivé à un certain âge, se demande s’il n’a pas été le dindon de la farce, croyant naïf dans les valeurs de patrie, etc.

Ça semble peut-être ridicule, mais ça ne l’est pas tant que ça, on sent que Ludlum sait de quoi il parle quand il est question d’espionnage, il démonte bien le jeu de dupes entre les différentes nations, les terroristes, etc.

On passe de toute façon de bons moments à lire ce roman d’espionnage.

La trahison Tristan

Alors là c’est tout autre chose : l’action se passe dans les années 1940, d’abord en France dans les milieux de la résistance et de la collaboration, les américains ayant le beau rôle côté résistance avec le personnage du donjuanesque jeune espion , Stephen Metcalfe.

Ça commence à Paris, ça se poursuit à Moscou, c’est assez haletant, il y a beaucoup de morts.

Ça explique pourquoi Hitler a envahi la Russie (on lui aurait fourni de fausses informations sur l’état des forces d’URSS, les minimisant à dessein).

Bon roman, très original.

La stratégie Bancroft

Une jeune femme brillante se voit offrir 12 millions de dollars si elle accepte de s’associer à la « Fondation Bancroft », parce qu’elle est une « Bancroft ».

Cette fondation fait des miracles dans tous les domaines, la faim, l’écologie, la pauvreté, etc.

Oui mais voilà, il s’avère en fait que, pour obtenir des résultats positifs pour le plus grand nombre, elle est contrainte de sacrifier quelques personnages…

Par exemple pour obtenir que la cause des noirs d’Amérique soit enfin prise en compte, ils ont fait assassiner Martin Luther King, créant un choc et une prise de conscience.

Cette fondation possède des ordinateurs très puissants de façon à modéliser les conséquences des actes !

« Le bons sens, c’est de voir ce qu’il y a devant les yeux des autres… » nous dit-on quelque part…

Heureusement, le livre fini bien, on croirait voir un classique film américain (cela provient sans doute du fait que les fils d’espionnage sont généralement tirés de livres).

L’alerte Ambler

Il existerait aux États-Unis un hôpital psychiatrique pour les agents secrets ayant perdu la raison. Ce qui peut se comprendre. Un agent détenant des secrets d’état devenu fou est un véritable danger, lâché dans la nature.

Ici, le roman commence avec le héros enfermé dans cet « hôpital », avec des trous de mémoire considérables.

En fait, il a été placé ici non parce qu’il est fou, mais parce qu’on veut le rendre fou !

Finalement, il tombe amoureux de l’infirmière qui l’a fait sortir de l’asile.

Il envisage une belle vie à deux. Mais voilà, rebondissement très inattendu de dernière minute… que nous ne dévoilerons d’ailleurs pas…

Finalement, les romans de Ludlum montrent toujours à peu près le même personnage, solitaire, faisant le bilan de sa vie, regrettant de l’avoir, d’une certaine façon, gâchée, trahi par la plupart de son entourage (ce qui ne le trahissent pas sont d’ailleurs généralement tués !).

Autres caractéristiques : on ne peut pas lui mentir, comme il est dit quelque part c’est un « détecteur de mensonges ambulant », il est quasiment invincible, il trouve toujours la solution aux situations les plus désespérées ; et enfin, quand on va lui tirer dessus, « il ressent des picotements dans la nuque » (cette dernière caractéristique existe dans tous les livres lus).

Et puis, comme c’est américain, le héros s’en sort toujours à la fin.

le 1er février 2012

 

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