Du 11 mars au 25 juillet 2022, le musée Jacquemart-André à Paris présente des tableaux du peintre finlandais Akseli Gallen-Kallela (1865-1931), de son vrai nom Axel Gallen.
Près de 70 oeuvres issues de collections publiques et privées, l’exposition explore un aspect dominant de son oeuvre en traversant l’ensemble de sa carrière, à savoir le thème de la nature et du paysage finlandais.
Pas très connu en France, bien qu’une exposition lui ait été consacré en 2012 au musée d’Orsay à Paris.
L’exposition vue rapidement pour vous donner une idée !
Gallen-Kallela a su représenter la Finlande avec un lyrisme incomparable. Tournant le dos à la modernité urbaine, il a ancré son oeuvre dans la nature sauvage, suivant le déroulé des saisons en prenant pour motif les denses forêts et les innombrables lacs finlandais.
Si des oeuvres de Gallen-Kalella avaient déjà été présentées lors d’expositions thématiques, centrées sur l’art finlandais ou l’art nordique, c’est la grande rétrospective que lui a consacrée le musée d’Orsay en 2012 qui a permis au public parisien de découvrir l’ensemble de sa carrière.
L’exposition du musée Jacquemart-André se propose d’étudier de manière plus approfondie la question de la relation de l’artiste à la nature, qui évolue au cours sa carrière. Ethnographique à ses débuts, elle se nourrit de la pensée ésotérique dans les années 1895 pour acquérir une amplitude inégalée au tournant du XXe siècle. Cette mutation s’accompagne d’un changement de style qui du naturalisme évolue vers le symbolisme.
La construction de sa maison-atelier Kalela en 1894, loin des villes et de la modernité, occupe une place centrale dans la définition tant artistique que conceptuelle du rôle de l’artiste dans la nature. Au sein d’un microcosme tourné tant vers l’extérieur que l’intérieur, Gallen-Kallela a tenté de concrétiser un idéal artistique qui s’exprime aussi fortement dans son oeuvre.
Le peintre s’est formé à Helsinki, puis à Paris au sein de l’académie Julian et de l’atelier Cormon, dont l’influence se retrouve dans ses scènes de genre au goût naturaliste mettant à l’honneur la paysannerie finlandaise. La maison-atelier, qu’il fait construire au coeur de la campagne finlandaise, lui permet d’explorer une grande diversité de media, des arts graphiques aux arts décoratifs. Une importante section de l’exposition est ensuite consacrée aux figures mythologiques du Kalevala. Enfin, le parcours se termine avec des paysages sauvages saisis au fil des saisons depuis les neiges hivernales jusqu’au retour du printemps. Le vocabulaire de reflets, de bruissements et de silence que décline Gallen-Kallela au tournant du siècle, a donné son identité au paysage finlandais.
QUELQUES OEUVRES DE L’EXPOSITION :
BIOGRAPHIE
1865 : Naissance d’Axel Waldemar Gallén à Pori, en Finlande, le 26 avril. Son enfance se déroule à la campagne.
1876 : L’artiste rejoint ses frères à Helsinki pour étudier au lycée suédois.
1881-1884 : Il reçoit une formation artistique à l’École de dessin de la Société des beaux-arts de Finlande ainsi qu’à l’académie privée d’Adolf von Becker à Helsinki dès 1882.
1884-1888 : Grâce à plusieurs bourses décernées en Finlande, il poursuit sa formation artistique à Paris, à l’académie Julian sous la direction de William Bouguereau et de Tony Robert-Fleury, et au sein de l’atelier Cordon dès 1887. Durant cette période, il se rend tous les étés en Finlande. À Paris, il fréquente le cercle des artistes nordiques : Albert Edelfelt, Eero Järnefelt, Pekka Halonen, Emil Wikström, et les céramistes Louis Sparre et Henri de Vallombreuse.
1888-1889 : Il entreprend La Légende d’Aino en vue de l’Exposition universelle de 1889.
1890-1892 : Il épouse Mary Slöör le 20 mai et l’emmène en voyage de noces en Carélie. Leur fille aînée, Marjatta, naît en 1891. Il retourne à Paris en 1890 et expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1891 et 1892. Il découvre la peinture d’inspiration symboliste au salon de la Rose-Croix de 1892 à Paris.
1893-1894 : Vivant entre Helsinki et Sääksmäki, il accepte de superviser le travail de jeunes artistes. C’est une période d’inspiration symboliste et mystique intense, nourrie d’échanges avec le sculpteur Emil Wikström, l’écrivain Adolf Paul et les musiciens Robert Kajanus et Jean Sibelius.
1894-1895 : Construction de sa maison-atelier qu’il baptise Kalela à Ruovesi. Il voyage à Berlin en janvier 1895 et s’introduit dans le cercle artistique du Schwarze Ferkel qui lui permet de participer à une exposition conjointe avec Edvard Munch. Il participe à la revue Pan de Julius Meier-Graefe. Le 28 mars 1895, sa fille Marjatta décède à Kalela alors qu’il est en voyage. Il retourne à Berlin en mai avec son épouse pour apprendre les rudiments de la gravure avec Joseph Sattler. Le couple se rend à Londres pour acheter une presse. De retour à Kalela, il réalise ses premières gravures avec l’aide de son élève Hugo Simberg.
1895-1900 : Installé à Kalela, le couple donne naissance à une fille Kirsti (1896) et à un garçon Jorma (1898). Ils reçoivent les visites de membres de la famille, d’amis et de jeunes artistes dont Gallen-Kallela supervise les progrès. En 1898, il séjourne à Florence, y fréquentant l’importante colonie d’artistes nordiques.
1899-1900 : À son retour d’Italie, il reçoit la demande d’Albert Edelfelt de participer à la réalisation du Pavillon de la Finlande pour l’Exposition universelle de 1900. Il en élabore le programme décoratif et prépare les cartons à Kalela avec l’aide de Carl Bengts, Alpo Sailo et Albert Gebhardt. Il se rend à Paris pour reporter les cartons et peindre les voûtes du Pavillon. Il expose également à l’Exposition décennale des beaux-arts. Il remporte à Paris en 1900 deux médailles d’or et deux médailles d’argent. Pendant l’été 1900, il parcourt les environs de Kalela avec la bicyclette qu’il a rapportée d’Italie.
1901-1907 : Il s’installe à Tampere puis à Pori pour concevoir et peindre les fresques du mausolée de Sigrid Jusélius. Achevées en août 1903, il apprend dès 1904 que les fresques se détériorent en raison du climat. Elles seront détruites lors d’un incendie en 1931. Après un dernier séjour à Kalela, il n’y habite plus en raison du développement international de sa
carrière. Il participe à l’exposition du groupe Phalanx organisée par Vassily Kandinsky à Munich (1902), à celle de la Sécession berlinoise (1904), tient une exposition individuelle à Budapest (1906-1907) et expose avec le groupe Die Brücke à Berlin (1906). En 1907, Axel Gallén devient officiellement Akseli Gallen-Kallela, un nom qu’il utilise de façon irrégulière depuis plusieurs années.
1908-1910 : Il ressent le besoin de retourner à Paris pour se confronter au fauvisme. Installé avec sa famille dans un hôtel particulier près de la tour Eiffel, avec son ami Vallombreuse, il se rend à la galerie d’Ambroise Vollard pour voir les peintures de Paul Gauguin. Après ses expositions au salon de la Société nationale des beaux-arts et au salon d’Automne, il quitte Paris et se rend au Kenya avec sa famille.
1911-1917 : Il passe par Berlin en 1911 avant de retourner en Finlande. Il s’installe à Espoo dans la banlieue de Helsinki dans une nouvelle maison-atelier Tarvaspää, achevée en 1913. Il participe à l’Exposition universelle de San Francisco de 1915 où il reçoit une médaille d’or. Elles sont saisies en raison du statut de la Finlande comme Grand-Duché de Russie.
1917 : Déclaration d’indépendance de la Finlande.
1918-1920 : Une guerre civile oppose en 1918 les « Rouges », partisans du communisme, et les « Blancs », qui envisagent de constituer une royauté. Gallen-Kallela met sa famille à l’abri à Kalela et rejoint avec son fils Jorma l’armée des « Blancs » conduite par le général Mannerheim, qui lui confie la conception des emblèmes de la Finlande.
1921-1923 : Il s’installe à Porvoo, afin de superviser une édition illustrée du Kalevala par l’éditeur Werner Söderström. Il s’intéresse à la linogravure et introduit de nouvelles idées sur
le livre moderne.
1924-1925 : Il part en Amérique chercher les oeuvres confisquées pendant la Première Guerre mondiale et expose à Chicago et New York. Il s’installe dans la colonie d’artistes établie dans le village amérindien de Taos, au Nouveau Mexique.
1926-1928 : Son dernier grand projet est le transfert des peintures décoratives conçues pour le Pavillon de la Finlande dans l’escalier du Musée national de Finlande.
1931 : Il meurt à Stockholm, le 7 mars, après avoir donné une série de conférences à Copenhague. Il reçoit des funérailles nationales le 19 mars.
Extraits du dossier de presse GALLEN-KALLELA, MYTHES ET NATURE