Camille Corot 1796-1875 – Dessins du Louvre

Camille Corot 1796-1875 – Dessins du Louvre Arts graphiques du 31-05-2007 au 27-08-2007

Corot a pratiqué le dessin jusqu’à sa mort, conservant des centaines de dessins dans des albums ou sur des feuilles libres. La majeure partie a figuré à sa vente posthume à l’Hôtel Drouot, en mai 1875.

Le Cabinet des Dessins du Louvre en a récupéré beaucoup, grâce à la collection léguée en 1927 par Etienne Moreau-Nélaton.

Le musée du Louvre a choisi de nous montrer ici quelques uns des meilleurs dessins ou tout au moins les plus représentatifs de l’art de ce grand peintre.

C’est dans une salle agréable et spacieuse, au deuxième étage du musée du Louvre, plongée dans une obscurité relative, que se se tient l’exposition des dessins de Corot.

Y sont exposés des dessins d’Italie avec des paysages de forets extrêmement précis, des petits villages, des monuments, des vues de Venise, Rome…

Des personnages sont également représentés, des portraits d’amis, d’enfants, des études de femmes, des églises (notamment la Cathédrale de Chartres qui servit vraisemblablement pour le tableau du même nom et qui se trouve d’ailleurs placé à côté).

Le portrait ci-dessous, intitulé « Mon Agar »représente une des ouvrières de l’atelier de mode de sa mère. (Agar était, dans la bible, la deuxième épouse d’Abraham et un tableau que réalisera Corot plus tard – Agar dans le désert, en 1835).

Portrait de jeune fille au grand chapeau, dite « Mon Agar »
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) Graphite, sur papier gris Paris, musée du Louvre, DAG ©Photo RMN-Thierry Le Mage

Et dont voici un détail :

 

 

Camille Corot devra à son père d’avoir pu mener à bien son ambition de devenir peintre.

En effet, ce dernier, riche marchand de tissu, lui allouera une rente de 1500 livres par an, ce qui le mit à l’abri des difficultés financières inhérentes au métier de peintre, lui permettant de se consacrer pleinement à son art.

Corot dessinait rapidement, au cours de ses voyages notamment, et dessiner constituait souvent une prise de notes pour ses tableaux ultérieurs.

Mais il était très critique envers lui-même. Il a d’ailleurs dit : « Combien de fois j’ai regretté, en regardant mes dessins, de n’avoir pas eu le courage d’y passer une demi-heure de plus. »

Les dessins de Corot ressemblent, en ce qui concerne les portraits, à ceux de Jean-Dominique Ingres (1780-1867), ils en ont la précision (voir le dessin de la cathédrale de Chartres à côté du tableau terminé, assez emblématique de cette précision).

Ils ont toutefois quelque chose de plus, un tremblé, une sensibilité qui n’apparaissent pas -ou moins- chez ce dernier.

Corot disait : « Le dessin est la première chose à chercher, ensuite les valeurs, voilà les points d’appui ; après, la couleur, enfin l’exécution. »

On voit donc l’importance primordiale qu’accordait Corot au dessin, et il avait d’ailleurs bien raison, car dans un dessin abouti, les couleurs viennent d’elles mêmes ensuite.

Comme écrivit Ingres : « Le dessin représente les trois quarts de l’œuvre du peintre. Si je devais mettre un écriteau sur ma porte, j’y inscrirais : École de dessin, et je suis sûr qu’il en sortirait des peintres. »

Mais le paysage ci-dessous montre aussi un sens aigu de la synthèse.

À peine ébauché il est pourtant précis, quelques traits faisant apparaître le mouvement de la main et tout est dit !

Paysage avec un personnage près d’un arbre
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) Plume et encre brune Paris, musée du Louvre, DAG ©Photo RMN-J. G. Berizzi

 

Une exposition à voir, particulièrement intéressante pour mieux comprendre la genèse de l’oeuvre de Corot.

Au Musée du Louvre jusqu’au 27 Août 2007.

Sources :
–  musée du Louvre
–  « Camille Corot » de Jean Selz
le 23 juillet 2007
Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés