De Cézanne à Picasso, chefs-d’oeuvre de la galerie Vollard

De Cézanne à Picasso, chefs-d’oeuvre de la galerie Vollard, Musée d’Orsay, du 19 juin au 16 septembre 2007

La très belle exposition du Musée d’Orsay est divisée en une dizaine de salles, chacune traitant d’un thème particulier.

Pour une fois, nous reprendrons presque intégralement le texte de l’exposition affiché sur les murs du Musée d’Orsay, celui ci apportant vraiment « quelque chose de plus ».

De plus, cela vous permettra de préparer votre visite et de découvrir, peut-être, des élément intéressants si vous ne pouvez vous y rendre. Ce texte du Musée d’Orsay est en italique pour le différencier du reste de l’article.

Que faisait Ambroise Vollard en 1890 ?

Ambroise Vollard (1866-1939), fils de notaire quitte la Réunion où il est né, pour Montpellier, puis pour Paris, où il suivra des études de droit.

Il abandonnera le droit pour finalement ouvrir sa première galerie d’art en 1890, à l’âge de 24 ans.

Mais tout n’a pas été toujours été facile pour lui. Vlaminck raconte, dans son livre de souvenirs intitulé « portraits après décès », une confidence que lui a faite Vollard :

« Quand je débarquais à Paris, je n’avais que quelques sous en poche. Après pas mal de démarches, je pus, enfin, trouver une place de vendeur chez un marchand de tableaux. Je gagnais cent cinquante francs par mois et, pour économiser sur mes appointements, je déjeunais la plupart du temps d’un croissant d’un sou et d’un café-crème. Un jour, j’attrapais un mauvais rhume qui dégénéra en bronchite et me voilà malade comme un chien, grelottant de fièvre, tout seul dans ma chambre d’hôtel, mais bien résolu à ne pas vendre les quelques dessins de Forain et Lautrec que j’étais parvenu à acheter à force de privations. Voyez vous, mon cher, quand je repense à mon arrivée à Paris, à mes débuts, j’envie ceux qui n’ont pas connu la misère, ceux qui n’ont pas vécu des hivers sans pardessus, des jours sans pain, sans feu, avec l’angoisse effroyable du lendemain… »

Vollard n’est pas passé du stade d’étudiant flâneur à celui de marchand de tableaux sans difficultés et c’est important de le savoir pour mieux comprendre le personnage.

Vollard et Cézanne

Le premier tableau de Cézanne que vit Vollard à la vitrine d’un petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, « le père Tanguy », eut l’effet d’une révélation.

Encore étudiant, il ne put acheter le tableau mais il pensa : « quel agréable métier que celui de marchand de tableaux ! Passer sa vie au milieu de pareilles merveilles ! ».

En Novembre 1895, Vollard réalisa son rêve en organisant la première exposition personnelle de Cézanne dans sa galerie, rue Laffitte, par le truchement de Paul Cézanne, le fils.

Vollard put ainsi obtenir 150 oeuvres qui, étant donné la petite taille du lieu, étaient sûrement vues par roulement.

L’oeuvre de Cézanne étant presque inconnue, l’exposition fut une révélation.

Pastorale v.1870
Paul Cézanne Huile sur toile, 65 x 81 cm Paris, Musée d’Orsay © Photo RMN

 

Ainsi, du jour au lendemain, Cézanne devint un maître reconnu, non seulement par les collectionneurs, mais surtout par les artistes. Degas, Monet ou Pissarro, furent parmi les premiers acheteurs. Cette exposition marqua le début d’une relation qui fera le succès de Vollard et permit à Cézanne de devenir le peintre le plus influent du XXème siècle.

D’ailleurs, Vollard lui consacra une deuxième exposition en 1898 et une troisième en 1899.

Vers 1900, les prix des Cézanne ont tellement montés qu’ils assurèrent la fortune de Vollard.

Environ 680 peintures, les 2/3 de l’oeuvre de l’artiste, passèrent entre les mains de Vollard preuve de la confiance qu’avait Cézanne en son marchand qu’il considérait comme sérieux et sincère.

Vollard et Van-Gogh

 

Vollard n’étant encore qu’un étudiant en droit en 1890, au moment où Van Gogh mourut, les deux hommes ne se sont jamais rencontrés.

En 1895, probablement sur les conseils du peintre Emile Bernard, ami de Van Gogh, Vollard décida d’inaugurer sa nouvelle galerie au 39 rue Laffitte, avec une exposition d’oeuvres du hollandais.

Cette première exposition, « Van Gogh chez Vollard », ouverte en Juin 1895, contenait environ vingt oeuvres, mais n’eut aucun succès. Cependant, elle fut remarquée par un journaliste provençal, Henri Laget qui connaissait quelques modèles de l’artiste. Par son intermédiaire, Vollard put se procurer des portraits des familles Ginoux et Rollin peints par Van Gogh.

La nuit étoilée, le Rhône à Arles, 1888
Vincent van Gogh Huile sur toile, 72.5 x 92 cm Musée d’Orsay, Paris © Photo musée d’Orsay – Patrice Schmidt

 

Vollard planifiait une seconde exposition Van Gogh nettement plus large, à la fin de 1896. Johanna Van Gogh- Bonger, la veuve de Théo, prêta les 56 peintures et 56 dessins exposés. Des oeuvres majeures de toutes les étapes de la carrière de Van Gogh furent ainsi présentées. Le public ne montra guère d’empressement indique Vollard qui ajoute que, même des artistes comme Renoir et Cézanne, considéraient l’oeuvre de Van Gogh comme une peinture de fou.

Renoir, Degas

 

Les archives Vollard récemment acquises par datation pour les musées nationaux, montrèrent que, dès 1894, Edgar Degas et Auguste Renoir faisaient partie des familiers de la Galerie Vollard où ils acquirent d’abord des oeuvres de Manet puis de Cézanne, souvent en échange de leurs propres oeuvres. Dix ans plus tard, Vollard réussi à acquérir quelques grands pastels colorés de Degas.

 

Sur le lit, vers 1878-80
Edgar Degas Papier de chine Musée Picasso, Paris © Photo RMN

 

A la mort de l’artiste en Septembre 1917, Vollard et Joseph Durand-Ruel, supervisèrent les ventes après décès du peintre. Vollard acheta largement à ces ventes et fut particulièrement attiré par des peintures et pastels tardifs peu chers, inachevés et aux couleurs audacieuses. Il publia un album des reproductions d’oeuvres de Degas en 1914 et aussi l’élégante analyse de Paul Valéry sur l’art de Degas en 1938.

Ces publications contribuèrent à établir la personnalité publique de Degas, souvent assez secret.

De tous les impressionnistes, c’est certainement Renoir qui tissa les liens les plus durables avec Vollard. Les deux hommes se sont rencontrés au moment où le marchand s’installait. Renoir, alors au fait de sa carrière, avait déjà la cinquantaine. Vollard acheta et vendit régulièrement des oeuvres de Renoir et encouragea son intérêt pour la lithographie en couleur.

Vollard par Renoir

Vollard avec un foulard rouge, 1906
Pierre-Auguste Renoir Huile sur toile, 30 x 25 cm Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Photothèque des musées de la ville de Paris – Pierrain

 

Quand l’artiste âgé, déménagea dans le midi en 1908, Vollard agit comme son correspondant à Paris. Dans les dernières années de Renoir, quand ses mains étaient percluses d’arthrite, Vollard le persuada de procéder à de la sculpture, dont il fit tirer des fontes en bronze.

Vollard et Gauguin

 

Autoportrait au chapeau v. 1893-94
Paul Gauguin Huile sur toile, 46 x 38 cm Musée d’Orsay, Paris © Photo RMN

 

Vollard rencontrera Gauguin à la fin de 1893, lors de son retour en France, après son premier séjour à Tahiti. Quand l’artiste retourna à Tahiti en été 1895, Vollard commenca à acheter ses oeuvres récentes mais le marchand était beaucoup plus intéressé par les premières peintures de Gauguin ou par sa collection personnelle de Cézanne et Van Gogh.

Ayant désespérément besoin d’argent, Gauguin envoyait des tableaux en France à des amis peintres qui, à leur tour, les vendaient à Vollard à bas prix, mais aucun autre marchand ne leur en offraient plus…

Paysannes bretonnes, 1894
Paul Gauguin Huile sur toile, 66 x 92.5 cm Musée d’Orsay, Paris © Photo RMN – Hervé Lewandowski

 

n Novembre 1896, Vollard organisa une exposition consacrée à Gauguin où figuraient un groupe pratiquement inconnu de sculptures sur bois et de grès, ainsi que des tableaux bretons et tahitiens, période encore peu appréciée.

Mais c’est surtout en Novembre 1898 que Vollard exposa quelques grandes peintures tahitiennes de Gauguin.

Réalisant qu’il avait besoin d’un marchand, Gauguin conclut un contrat avec Vollard au début de 1900. Ce dernier lui payait une allocation mensuelle plus une somme pour chaque toile, mais Gauguin mourût en exil trois ans plus tard.

A la fin de 1903, Vollard organisa une rétrospective posthume d’environ 65 oeuvres puis il consacra encore à Gauguin deux autres exposition en 1905 et 1910.

Bonnard et les Nabis, Denis, Roussel, Vuillard.

 

Amour, 1898, publié en 1899
Maurice Denis Couverture de l’album Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © ADAGP 2007 © Photothèque des musées de la ville des Paris – Pignol Claire

 

Dans ses souvenirs, Vollard raconte : « Vers 1893, Maurice Denis qui avait remarqué la petite exposition que j’avais faite de dessins de Manet, en parla à ses amis ; c’est ainsi que je fus mis en rapport avec quelques uns des Nabis, Bonnard, Roussel, Vuillard et que j’obtins d’eux, d’abord des tableaux. » Leurs relations cordiales lui permirent de faire appel à eux lorsqu’il devint éditeur.

En 1897 et de nouveau en 1898, Vollard organisa de larges expositions consacrées aux artistes connus sous le nom des Nabis, signifiant prophètes.

Jeune fille assise au lapin, 1891
Pierre Bonnard Huile sur toile, 96 x 43 cm The National Museum of Western Art, Tokyo © ADAGP 2007

 

Le groupe qui s’épanouit de 1892 à 1899 rejetait l’imitation photographique de la peinture académique pour accentuer les qualités décoratives de la surface peinte.

Selon Denis, Vollard commanda également à chacun de ces jeunes peintres des albums d’estampes.

Vollard et les fauves

Un critique hostile qualifia de « fauves » les toiles pleines de couleurs hurlantes exposées par Matisse, Derain, Vlaminck au salon d’Automne de 1905 et c’est quelques jours après la fermeture de cette manifestation que Vollard racheta le contenu de l’atelier d’André Derain. L’année suivante, en 1906, Vollard fit également des achats significatifs d’autres artistes fauves, Camoin, Manguin, puis Valtat et Vlaminck.

Londres : le quai Victoria, c. 1906
André Derain Huile sur toile, 81 x 100 cm Musée d’Orsay, Paris © ADAGP 2007 © Photo RMN – Hervé Lewandowski

 

Ces choix confirment son goût pour une peinture audacieuse, colorée et figurative.

Mais déjà en 1904, Vollard avait accueilli la première exposition personnelle de Matisse. Toutes les peintures de Matisse présentées ici en ont probablement fait partie. A l’époque, le style de Matisse étant en pleine progression, aucune oeuvre de l’exposition ne fut vendue et c’est seulement en 1906 quand Matisse alors vraiment coloriste et fauve commença à intéresser critiques et collectionneurs que le marchand lui acheta vingt peintures. Mais l’artiste venait de se lier avec d’autres marchands.

Georges Rouault eut avec Vollard des relations longues et satisfaisantes.

En 1907, Rouault refusa à Vollard les droits exclusifs sur ses céramiques mais six ans plus tard, accepta de lui vendre 770 oeuvres à condition qu’il puisse les finir.

Durant la première guerre mondiale, Rouault garda le stock de Vollard évacué à Saumur. Dès lors, jusqu’à la mort du marchand en 1939, l’artiste a produit pour lui un flot constant de livres illustrés et de peintures. Vollard fut d’ailleurs toujours convaincu du génie artistique de Rouault.

Picasso

Les relations de Vollard avec Picasso furent longues et changeantes.

Elles commencèrent en 1901 entre un jeune espagnol de 19 ans ne parlant pas français et le déjà légendaire marchand d’art parisien.

Vollard offrit à Picasso sa première exposition à Paris en 1901 mais refusa, selon son habitude, d’acquérir les oeuvres restées invendues.

Quand Léo et Gertrude Stein ont commencé à collectionner des Picasso, Vollard fit, au printemps 1906, plusieurs achats importants à l’artiste, notamment 27 tableaux des périodes bleues et roses.

En 1910, tandis que le cubisme de Picasso tendait vers une semi abstraction, Vollard monta une exposition de ses oeuvres récentes et aussi des périodes anciennes. Le marchand commanda également des bronzes et quelques sculptures modelées par Picasso, notamment la tête de Fernande, qui eut un succès international immédiat.

Dès la veille de la première guerre mondiale, Picasso devint client de Vollard en achetant des tableaux notamment le grand Douanier Rousseau.

A partir des années 1920, Vollard commanda à Picasso l’illustration de plusieurs livres tel « le chef d’oeuvre inconnu » de Balzac, ainsi que la monumentale « Suite Vollard » .

C’est en effet grâce aux activités de Vollard comme éditeur de bronzes, de gravures et de livres illustrés, que Picasso fut mieux connu en Europe et aux États-Unis.

Les portraits de Vollard.

Ambroise Vollard et son chat, v. 1924
Pierre Bonnard Huile sur toile, 96.5 x 111 cm Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © ADAGP 2007 © Photothèque des musées de la ville de Paris – Pierrain

 

« La plus belle femme du monde n’a jamais eu son portrait peint, dessiné ou gravé plus souvent que Vollard par Cézanne, Renoir ou Bonnard » indique Picasso qui ajoute qu’ils l’ont tous fait par émulation, chacun voulant le réussir mieux que les autres.

Il suffit de comparer ces nombreuses représentations de Vollard pour comprendre les sentiments que les peintres pouvaient avoir à son égard.

Si Vollard a commandé son portrait à Cézanne en 1899, il est difficile de préciser dans quelles circonstances. Beaucoup d’autres ont été réalisés.

Renoir a peint plusieurs portraits de Vollard, dont un le représentant en toréador dans un flamboyant habit de lumière !

Par ailleurs, Bonnard fut très vite le portraitiste favori de Vollard. Il le peignit au moins sept fois, soit présenté en train de recevoir dans sa cave vers 1907, soit posant vers 1904 dans l’atelier du peintre ou dans sa propre galerie vers 1924, entouré des artistes qu’il défendait.

Vollard éditeur de multiples.

Curieux de voir ce que les peintres produiraient dans d’autres domaines, Vollard leur commanda des oeuvres dans des techniques variées, incluant notamment la lithographie en couleurs, sculpture, céramique peinte et livres illustrés.

Peintres graveurs

 

Vollard fut présenté dans la presse comme l’un des rares marchands de peintures qui manifestait un intérêt sérieux pour la gravure. Il fit réaliser des estampes pour ses fameux « albums des peintres-graveurs » qu’il exposa dès 1896. Puis, il commanda des albums de lithographies en couleur à Bonnard .

Ces albums représentent l’apogée de l’art graphique des Nabis. Enfin l’intérêt de Vollard pour la gravure trouve son aboutissement dans la tardive « Suite Vollard » de Picasso (1930-1937).

Livres d’artistes de Vollard

 

Passionné de livres illustrés, Vollard manifesta le désir d’en publier sans tenir compte des questions de rentabilité. Au début, il dépensa bien au delà de ses moyens pour produire des livres. Plus tard, quand il put se le permettre, il ne compta pas à la dépense. Il réalisa la fusion de deux genres : l’album d’estampes et de livres illustrés de luxe.

Longtemps critiqué par les bibliophiles traditionnels, Vollard fut enfin reconnu lors d’une exposition consacrée aux Editions Vollard en 1930-1931 et alors traité en visionnaire.

Vollard et les multiples : nouveaux espaces de création : la sculpture de peintre

 

Quand Vollard incita les peintres à faire de la sculpture, il choisit des artistes très différents : Renoir, Gauguin, Maillol, Bonnard et Picasso.

Malgré son arthrite, Renoir put produire quelques sculptures grâce à l’aide de Richard Guino, assistant fourni par Vollard.

L’action de Vollard avait aussi contribué à orienter Maillol définitivement vers la sculpture.

Femme accroupie, v. 1900
Aristide Maillol Bronze, 19.5 x 13.8 x 9.5 cm Musée d’Orsay, Paris © ADAGP 2007 © Photo RMN – Hervé Lewandowski

 

Vollard lui consacra sa première exposition monographique en 1902 et lui commande un portrait de Renoir.

 

La peinture sur céramique

C’est une exposition d’art décoratif vue en 1905 qui donna à Vollard le désir d’éditer des céramiques en commandant à Denis, Derain, Matisse, Vlaminck de peindre sur les formes tournées par le maître céramiste André Metthey.

Vase avec Figures, v. 1906
André Derain ceramique, H : 54 cm Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris © ADAGP 2007 © Photothèque des musées de la ville des Paris – Joffre

 

Vollard entreprit la rénovation de la peinture sur faïence.

Bien que Vollard se soit associé à la Galerie Eugène Druet pour la diffusion commerciale de la peinture sur céramique, la plupart de ces pièces n’ont pas trouvé preneur…

Vollard apparaît bien pourtant comme un promoteur dans des domaines très variés de la création artistique.

À remarquer particulièrement :

En début d’exposition dans la section « Van Gogh », trois splendides petits tableaux, dont « Bord de rivière au Printemps » :

Bords de rivière au Printemps, 1887
Huile sur toile 48.26 x 57.15 cm Oil on canvas Dallas Museum of Art

 

La fraîcheur dans les couleurs est remarquable, le dessin, la composition sont parfaits.

Il y a plus loin un magnifique tournesol sur fond bleu de 1887 et qui trouve au Moma.

Dans la salle « Degas » on peut voir une remarquable huile de Degas intitulée « sur le champ de courses » dans lequel le traitement de l’ombre est de la lumière est assez fantastique.

Pour Gauguin, on remarquera une toile intitulée « Te Bourao » (le grand arbre) de 1898 de toute beauté et dans laquelle il fait cohabiter une dominante très bleue avec des verts et des violets !

Malheureusement, cette toile vient d’une collection privée et nous n’avons pu en obtenir la photo.

Dans les fauves (mais toujours sans photo) un splendide Rouault intitulé « Couchant » de 1937, tout simplement merveilleux (il faut être très fort pour réussir un coucher de soleil, d’autant que c’est quand même un sujet rebattu) et dans lequel on peut voir d’étonnantes couleurs.

Plus loin, dans la salle consacrée aux tableaux représentant Vollard, un très intéressant »Dîner chez Vollard » de 1907, représentant les convives avec beaucoup d’ironie.

La dernière salle nous offre un très émouvant petit film muet et en noir et blanc de 1919 montrant Renoir et Vollard.

Renoir est dans son fauteuil roulant mais il peint, les mains déformées par l’arthrite… Renoir fume avec Vollard. Il regarde une sculpture…

La fin de Vollard et le cassoulet.

« Invité à déjeuner à la campagne chez une de ses meilleures amies, l’hôte, plutôt que d’offrir quelques fleurs, préfère apporter un cassoulet -spécialité dans laquelle son cuisinier excellait. Comme le brouet avait été réduit dans un pot en cuivre, on décida de l’y laisser et, tout chaud, on le posa sur la plage arrière de la voiture. Un croisement ! Un automobiliste s’engage ; le chauffeur de Vollard freine brusquement ; la nuque du passager heurte le pot métallique si violemment qu’elle se rompt. Vollard s’éteignit sur le coup. Du danger de transporter du cassoulet ! »

(Maurice Rheims dans la préface du livre d’Ambroise Vollard intitulé « En écoutant Cézanne, Degas, Renoir ».)

Vous avez jusqu’au 16 Septembre 2007 pour vous rendre à cette très belle et très riche exposition.

 

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