Les Maîtres de la lumière, de Jacques Anquetil

Les Maîtres de la lumière, Jacques Anquetil, Presses de la Renaissance.

C’est le récit de la vie de Jacques Angot, maître verrier. L’histoire est simple, parfois naïve, tout comme l’écriture. L’intérêt du livre tient plutôt dans les explications techniques de ce métier d’art et dans la période qu’il couvre. Il s’agit de la deuxième moitié du XIXème siècle où les courants artistiques subissent une grande mutation, en particulier avec les impressionnistes.

Jacques, sans connaître ces mutations, est dans l’air du temps : ses recherches portent sur l’ombre et la lumière, et non plus sur le récit religieux figuratif. Il n’en est pas moins croyant, même au moment des ses plus grands doutes, suite à des malheurs successifs. On suit ainsi son évolution vers un certain mysticisme, exacerbé par une EMI (Expérience de Mort Imminente).

Son atelier fonctionne bien. Il restaure de nombreux vitraux. Mais son ambition se trouve ailleurs : restaurer les vitraux du Mont Saint-Michel, mais de façon moderne et révolutionnaire. Le rêve de toute une vie.

Il sera toujours soutenu par sa famille et ses amis, parmi lesquels le père bénédictin Jean qui lui offrira l’occasion d’aller au bout de sa création, Flaubert, avec qui il partage ses tourments spirituels, et Monet, lui aussi à la recherche de la représentation de la lumière fugitive. Il rencontre le peintre à Rouen, lorsque celui-ci travaillait sur le thème de la cathédrale.

Jacques Angot, homme simple et malade en raison de sa profession (intoxication au plomb), d’une sensibilité à fleur de peau, arrive un peu tôt à un tournant de l’histoire de l’Art.

Muriel Marhic

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