« La vie passionnée de Rembrandt » par Jan Mens

Jan Mens, écrivain hollandais, n’a connu la gloire qu’à l’âge de quarante ans avec ses romans et biographies. On considère « La vie passionnée de Rembrandt » comme son chef-d’oeuvre, tant par sa qualité littéraire que par sa reconstitution historique.

Le roman commence à Leyde où vit Rembrandt van Rijn, fils de meunier au milieu d’une grande fratrie. Son père veut lui donner une bonne éducation, et l’oblige à suivre de cours de droit à l’université. Mais son rêve est ailleurs, surtout lorsqu’il découvre le travail de son ami d’enfance Jan Lievens, élève de Pieter Lastman à Amsterdam.

Lorsqu’il prend la décision de devenir peintre et d’abandonner ses études, nous sommes le soir : « Pour lui, l’eau sombre avait la couleur de la peau duvetée des raisins et la lumière n’était pas un fromage. Elle vivait, la lumière, elle scintillait ; elle était tantôt lumière obscure et tantôt lumière claire ; mais voilà, comment exprimer cela ! »

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La vie de Van Gogh par Henri Perruchot

Cette biographie de van Gogh date de 1957 : qu’importe ! Si vous voulez entrer dans l’intimité du peintre et suivre pas-à-pas les étapes de sa vie, il faut en entreprendre la lecture.

De sa naissance à la mort de son frère Théo, rien n’échappe à l’auteur : les parents austères du futur artiste, son enfance taciturne.

Puis vient le temps d’un mysticisme religieux presque illuminé.

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Berthe Morisot – Le secret de la femme en noir

Ne soyez pas alléchés par le sous-titre du livre, nulle énigme policière ne vous sera narrée. Ce secret n’a d’ailleurs qu’un intérêt infime dans cette biographie. Pas de scoop donc, mais l’histoire de Berthe Morisot, artiste peintre, femme au milieu des hommes artistes peintres. Au fil des pages elle se construit comme une véritable artiste : la peinture pour elle n’est pas le simple passe temps d’une demoiselle bourgeoise. Elle la vie comme une partie d’elle-même.

Sa première chance est sa mère, femme a l’esprit ouvert en cette deuxième moitié du XIXème siècle, qui l’accompagne (ainsi que sa soeur Edma) à ses cours. Berthe prend très au sérieux sa peinture : elle se rend au Louvre, comme beaucoup, pour y exercer son pinceau et y fera des rencontres qui deviendront prestigieuses, dont Manet.

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« Le rêve Botticelli » de Sophie Chauveau

Ce livre est le roman de la vie d’Alessandro Botticelli (1406 -1510). Il fait partie d’une trilogie (« le siècle de Florence ») et se situe entre « La passion Lippi » et « l’obsession Vinci ».

L’histoire commence la veille du succès qu’obtiendra Botticelli avec son San Sebastian, et se termine, non par sa mort, mais par disons…une certaine oisiveté.

Au cours de la lecture, nous voyons Botticelli prendre peu à peu toute sa place d’artiste renommé de son vivant au sein de la ville toscane. L’auteur, au style et à l’expression modernes parfois un peu déroutants, nous le rend plus proche. Nous sommes dans son quotidien, dans son intimité : sa vie d’homme, de famille, sa vie amoureuse…Nous compatissons à ses mélancolies, ses doutes, ses peines, et nous nous réjouissons de ses victoires et de son esprit parfois farceur.

Mais c’est aussi la ville grouillante de Florence de cette époque qui s’agite sous nos yeux avec ses déviances, ses excès, courant vers un destin forcément funeste. L’Histoire sert de toile de fond : nous assistons à la pression fiscale des Médicis sur le peuple, à des complots, des assassinats politiques, à l’arrivée de Savonarole et de ses groupes d’enfants délateurs et exécuteurs qui sèment l’effroi et l’horreur. Et puis, il y a la visiteuse et son cortège d’abjections : la Peste, qui hisse Savonarole (dont la conduite est exemplaire pendant l’épidémie) au sommet de la terreur. Les artistes qui représentent les corps nus ou des futilités, sont pourchassés. Les oeuvres impies sont brûlées sur le « bûcher des vanités ».

Au milieu de cette tourmente, Botticelli peint. Il prend faiblement position et finit par fuir la ville en payant très cher ses choix artistiques. On voir naître ses oeuvres sous nos yeux : la main du peintre crée San Sebastian (qui figure Filippino Lippi), le Printemps (commande de Lorenzo de Médicis pour son mariage avec Semiramide), la Naissance de Vénus ( qui a les traits de Sandra Lippi) , l’Abandonnée (destin de Florence)…

Sur le roman plane sans cesse le souvenir des anciens : Filippo Lippi, Giotto, l’Angelico, Massaccio… On y croise aussi la famille Vespucci, Franscesco Gicondo et son épouse Lisa, le poète Policien, Filippino Lippi… A la fin, de jeunes artistes font leur entrée : le mal-aimable Michel Angelo, Raphaël…

Muriel Marhic

« Le rêve Botticelli » de Sophie Chauveau éditions Telemaque

VOIR EN LIGNE : Site de Muriel Marhic

Exposition Van Gogh-Monticelli à la Vieille Charité à Marseille

Du 16 septembre 2008 au 11 janvier 2009

– Centre de la vieille charité 2 rue de la Charité – 13002 Marseille

C’est dans cet environnement architectural (destiné primitivement à accueillir les gueux) de Pierre Puget, architecte du Roi et enfant du quartier, qu’a lieu pour la première fois cette réunion des deux artistes Van Gogh (1853-1890) et Monticelli (1824-1886).

Quelques précisions sont à connaître avant d’entamer la visite :

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Journal de voyage d’Alexandra David-Néel

Lettres à son mari 14 janvier 1918 – 3 décembre 1940 – De la Chine à l’Inde en passant par le Tibet.

Ceci n’est pas l’un des nombreux ouvrages ou articles écrits par l’auteur, mais une grande partie de sa correspondance à son mari, celui qu’elle appelait son « bien cher Mouchy ».

On apprend à connaître certes l’exploratrice, la savante, la religieuse à travers ce courrier, mais surtout la femme. La femme à l’esprit aventurier, étonnante par sa volonté de fer, sa résistance physique et morale, sa culture, son adaptabilité à des situations extraordinaires.

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